2036, les Observateurs dirigent le monde d’une main de fer, ils restreignent les libertés, étouffent toute contestation et contaminent progressivement l’atmosphère pour que seule leur espèce puisse survivre sur Terre. Mais tout n’est pas perdu, une série de cassettes vidéo conservées dans l’ambre contient les détails d’un plan établi pour renverser les Observateurs et sauver la planète et ses habitants. L’équipe de Fringe entreprend alors la plus importante de ses missions : Récupérer les cassettes et suivre les indices, déchiffrer le code et préparer sa contre-attaque pour sauver l’humanité.
Le parallèle avec « X-Files » est peut-être un peu réducteur, puisque « Fringe », intervient sur des meurtres certes mystérieux, mais dont la solution se trouve généralement dans les méandres d’un laboratoire. Ici, point d’extra-terrestres, mais une flopée de crimes plus étranges les uns que les autres. Et si le fil rouge tourne autour d’une multinationale spécialisée dans les expériences douteuses en tout genre, chaque intrigue peut se suivre indépendamment, ce qui, en soit, reste une bonne nouvelle (ou une mauvaise, si l’on prend en compte le fait que TF1 ait diffusée cette série, et qu’ils ont donc la possibilité de la diffuser à l’infini, dans tous les sens, jusqu’à l’overdose, pour compenser un réel vide créatif).
Ici donc pas de conspiration à l’échelon internationale, ni pas vraiment gouvernementale, mais plutôt une sorte de société secrète chapeautée par une multinationale, dont les us et coutumes sont parfois un peu douteux. Depuis la première saison qui s’annonçait comme une réelle renaissance du style de « X-Files », la série a dérivé vers un grand fouillis où deux mondes s’opposent en permanence. Une sorte de trame schizophrénique, où les personnages s’emmêlent et se combattent, pour le plus grands désespoir du spectateur qui finissait par ne plus rien y comprendre.
Côté distribution, Anna Torv (Nos vies secrètes) et Joshua Jackson (Dawson) forment un couple particulièrement efficace, même si l’acteur à tendance à ne jamais nuancer son jeu et ainsi donc à répéter les mêmes gestuelles. Le contre poids étant donné par l’amusante composition de John Noble (Denethor, L‘inquiétant Intendant du Gondor dans le Seigneur des anneaux) qui s’amuse semble-t-il dans ce rôle de savant fou, souvent à l’origine des solutions trouvées aux énigmes.
L’intelligence de cette nouvelle création de J.J. Abrahams ( Lost) reste ce subtil mélange entre science et fantastique, dans lequel des évènements apparemment extraordinaires, deviennent, par le biais d ’une réflexion scientifique totalement plausible. Et même si parfois l’ensemble est un peu tiré par les cheveux, on se laisse une fois de plus embarquer dans ces réflexions à cœur ouvert, à grand renfort de données scientifiques que personne ne connait mais qui donnent tant de crédibilité à l’ensemble.
Après une quatrième saison, moins éprouvante que la précédente, les scénaristes reviennent à une intrigue moins complexe et qui nous évite les passages confus d’un univers à un autre. Cette fois-ci, les héros luttent pour sauver notre monde prisonnier de la dictature des Observateurs. Les scénarios sont toujours aussi soignés, et la construction moins complexe que les saisons précédentes. La série s’achève en beauté, mais ne parvient toutefois pas à soulever l’enthousiasme des premières saisons.
En conclusion, « Fringe » était une série qui semblait suivre les traces de « X-Files » en plongeant le spectateur dans un série d’énigmes plus passionnantes les unes que les autres. Mais d’un seul coup, les scénaristes sont partis dans tous les sens et ont perdu le spectateur en route avec un enchevêtrement d’intrigues plus complexes les unes que les autres. Et malgré un goût de l’intrigue particulièrement réussit et une distribution impeccable, cette cinquième et ultime saison ne parvient pas à retrouver la passion du spectateur. On se réjouit tout de même que les scénaristes soient revenus a plus de simplicité et à une construction plus légère pour conclure en beauté cette série, qui fut, à l’origine, l’une des plus réjouissante.