Les deux meilleurs agents spéciaux, Michael Stonebridge et Damien Scott, s’allient et aidés par Rachel Dalton la nouvelle directrice de la section 20, parcourent ensemble l’Afrique à la poursuite d’un nouveau groupe de criminels qui cherchent tous à obtenir la bombe H pour menacer le monde d’une guerre nucléaire.
Après avoir révolutionné le monde de la série TV en donnant une vision résolument différente et suffisamment éloignée de la bien pensée puritaine, notamment avec des programmes tels que « Oz » ou encore « Les Sopranos », avec toujours un seul objectif : Traiter les sujets en ne s’interdisant que le stricte minimum, quitte à se retrouver parfois à la limite de la frontière du « too much », tout cela dans un seul but : Sortir du politiquement correct pour servir le sujet et réduire ainsi la frontière entre série TV et Cinéma. On a pu voir les exceptionnels résultats dans « Rome », et plus proche de nous dans « Boardwalk Empire » ou encore « Game Of Thrones ». La liste serait bien évidemment trop longue pour citer toutes ces séries qui ont fait l’unique réputation de la chaine HBO et des noms qui y sont associés : Steven Spielberg, Tom Hanks, ou encore Martin Scorcese.
Avec « Strike Back », le studio plonge le spectateur au cœur des services secrets Britannique. Comme ils l’ont fait avec « Game of Thrones » dans la catégorie Fantasy, les auteurs ont décidé d’adapter l’un des auteurs les plus prolifiques de la littérature d’espionnage du moment : Chris Ryan. Ancien agent des SAS, cet auteur de nombreux best-sellers, fournit toute la matière nécessaire aux auteurs pour construire une série passionnante où les rebondissements ne manquent pas et où les combats s’engagent à foison. Mais loin de tout ce que nous avions vu jusque-là, particulièrement éloignés des séries quasi patriotiques américaines, chacun des épisodes nous entraine dans un secteur où les conflits sont toujours aussi violents et présents. Les intrigues se suivent sur deux épisodes, à un rythme particulièrement soutenu, avec un soucis du détail et de la crédibilité qui a su faire l’image du studio. Les scènes de combats sont impressionnantes et dignes des meilleurs films d’espionnages du cinéma américain, on s’approche d’ailleurs des derniers James Bond (Ceux avec Daniel Craig) en s’éloignant radicalement de l’image de l’espion anglais toujours propre sur lui. Dans « Strike Back », les scènes se reçoivent comme des uppercuts en plein dans l’estomac, quand les coups pleuvent,nous sommes au cœur de l’action, lorsqu’une intrigue commence elle suit une logique imparable. Durant toute la saison, les héros courent après un homme insaisissable et les scénaristes profitent de l’occasion pour nous offrir une impressionnante leçon de construction tentaculaire, où chacun des conflits de l’Afrique se trouve connecté à un autre et où les personnages évoluent et meurent au fil des intrigues. Et si cette deuxième saison, donne l’impression de nous plonger dans un jeu vidéo de type « Call Of Duty », avec des placements tactiques, des recherches de cibles permanentes et des objectifs à tenir coûte que coûte, elle n’en demeure pas moins redoutable, mais, par l’absence d’un effet de surprise que faisait la force de la précédente, perd un peu en intérêt, notamment parce que les décors ressemblent un peu trop souvent à des lieux d’entrainements de Paint Ball ou de bases d’exercices militaires.
Si le sexe est toujours aussi présent et parfois sans être systématiquement justifié, il ne vient pas alourdir le propos, ni même l’affadir, bien au contraire. Côté distribution, c’est un carton plein, Sullivan Stapleton (Animal Kingdom) et Philip Winchester (Solomon Kane) forment un duo aussi inapproprié que parfaitement cohérent. Avec parfois un peu d’humour, mais surtout beaucoup de testostérone, les deux acteurs donnent un composition résolument efficace de leur personnages.
En conclusion, pour sa deuxième saison « Strike Back » perd en intensité, mais garde un aspect résolument précis dans sa construction pour être passionnante. On regrette simplement des lieux un peu trop dématérialisés et des épisodes qui ressemblent plus à un jeu vidéo qu’à une série d’espionnage. Malgré tout, Cohérente et soignée, la série plonge le spectateur au cœur des conflits d’Afrique sans jamais se refuser la moindre horreur au profit de la bonne pensée.