L'histoire
Jim, le fils d'un riche business man s'engage dans l'armée à la veille de l'entrée des USA dans le premier conflit mondial en Europe. A travers ce conflit, Jim découvre l'amour (il tombe amoureux de Melisande, une jeune et jolie Française), mais passe aussi du stade de jeune homme insouciant à celui de l'adulte et soldat endurci.
Critique
Réalisé par King Vidor (Guerre et Paix (1956) et de Duel au soleil (1946)), La grande parade est le plus gros succès aux box office pour un film muet de tous les temps.
La grande parade est un film de guerre anti-guerre. On peut le voir à travers les pancartes insérées entre les plans avec des commentaires plein d'ironies. Mais aussi à travers le comportement grotesque des soldats, surtout des officiers supérieurs. Et enfin la dénonciation se fait aussi à travers le personnage principal Jim, qui hurle au milieu du chaos, l'horreur et l'absurdité de la guerre. Heureusement, au milieu de l'horreur, il y a aussi l'amour, celui de Jim et Melisande, une jeune Française rencontrée dans la ville de Champillon .
Le film est divisé en trois actes classiques. La première partie est baignée dans une ambiance de légèreté et d'insouciance: blagues et fêtes entre copains du régiment, romance entre Jim et Melisande... On en oublie presque que c'est un film de guerre. Alors que la deuxième partie du film change de ton radicalement lorsque les personnages sont plongés au milieu des batailles. Tout devient plus sérieux, sombre. C'est l'hécatombe, les hommes tombent les uns après les autres. C'est l'angoisse dans les tranchées. Nos soldats innocents et insouciants ne connaitront plus jamais un moment de répit. Enfin, le dernier acte, c'est le retour au pays, pour ceux qui survivent, sans gloire, ni honneur, mais blessés et mutilés. Les conséquences de la guerre sont ancrées à jamais dans leur chair.
La réalisation est imaginative et remarquable de modernité. Les scènes de bataille sont d'un réalisme saisissant pour un film de 1925, retranscrivant parfaitement l'horreur de la guerre (voir la scène de l'embuscade dans les bois). La musique de Carl Davis (composée en 1988 seulement) y est pour beaucoup dans la crédibilité des scènes, passant ainsi de la légèreté à la gravité avec une justesse remarquable. L'ensemble du film est rythmé, on ne s'ennuie jamais.
Enfin, le casting, bien que méconnu du public d'aujourd'hui, est très solide, avec à sa tête John Gilbert et une Française Renée Adorée.
Conclusion
La grande parade est un des rares films sur la Première guerre mondiale, et est une réussite indéniable car techniquement en avance sur son temps, notamment dans la mise en scène des combats. Il n'a rien à envier aux films récents tels que Il faut sauver le soldat Ryan.
Le Blu-ray propose une image encodée en AVC au format 1.37:1 d'origine respecté. L'image restaurée est magnifique, parfaitement stable, détaillée. Le Noir & Blanc, avec des passages en Sépia (représentant la nuit en intérieur) et en bleu (les extérieurs nuit), sont parfaitement restitués. L'image conserve une fine couche de grain pellicule pour rester fidèle au support de tournage, sauf sur certains plans larges où il y a un dé-grainage excessif ainsi que la présence de Edge Enhancement. Enfin, on peut noter quelques frames (images) manquantes dans certaines scènes, mais elles sont négligeables. La compression est de très bonne qualité.
Le film propose uniquement la VO en DTS MASTER AUDIO 2.0. Nul besoin d'une piste VF puisque le film est muet, illustré par la superbe musique de Carl Davis. Chaque instrument et note sont parfaitement restitués pour la plus grande immersion dans le film. La bande son est complètement stable, ne subissant aucune coupure, et autres parasites sonores.