L’histoire
Pendant la Guerre froide, Russes et Américains se disputent
la conquête de l’espace.
Critique subjective
En 1983, Philip Kaufman signait l’œuvre la plus célèbre de
sa filmographie : L’étoffe des héros (The Right Stuff). Bien
accueilli à l’époque (quatre oscars et huit nominations), le métrage est
aujourd’hui unanimement considéré comme un classique du cinéma américain.
Quelles que soient vos affinités avec le sujet (votre
serviteur avoue volontiers en avoir assez peu), force est de reconnaître que L’étoffe
des héros possède de sacrées qualités, à commencer par un scénario
parfaitement ficelé. S’il brasse des thématiques très américaines (le culte de
la performance, le mythe des pionniers, le dévouement patriotique), le script
évite cependant un traitement empesé (nous ne sommes pas chez Michael Bay ...).
La morale du film, qui veut que le véritable héro demeure anonyme, l’atteste
d’ailleurs largement. Nous plongeant dans une formidable bataille
technologico-médiatique et nous faisant partager tout un pan d’histoire US (la
conquête spatiale de 1947 à 1963), l’intrigue de L’étoffe des héros gère
parfaitement son background historique et politique (l’action se déroule en
pleine Guerre froide). Mètre-étalon du récit de mission (avec le triptyque
présentation des personnages / entraînement / mission), l’histoire accuse
cependant un petit retard à l’allumage (le début du film, sans rapport direct
avec la conquête spatiale, apparaît un peu longuet) et un léger manque d’âme,
deux défauts corrigés par un métrage qui deviendra progressivement mieux rythmé
et saura distiller quelques belles touches d’émotion (la femme de John Glenn,
les regards échangés lors du show texan).
Au plan formel, L’étoffe des héros est aussi une
réussite. Epique, flamboyant, le film bénéficie d’une facture soignée, précise.
A plusieurs reprises, Philip Kaufman nous gratifie de plans d’un classicisme
fulgurant. Il parvient également à nous faire partager la sensation de pression
et de vitesse ressentie par les explorateurs du ciel. On saluera aussi la
judicieuse utilisation d’images d’archives (un procédé dont se souviendront les
créateurs de Forrest Gump), ainsi que la qualité du montage et de la
bande originale (Bill Conti), qui valurent au film deux de ses précieuses
statuettes hollywoodiennes.
Impossible de terminer sans mentionner le casting, auquel le
film doit beaucoup. Une distribution copieuse et concernée où figurent Sam
Shepard, Scott Glenn, Ed Harris, Dennis Quaid, Fred Ward, Lance Henricksen,
Donald Moffat (The Thing), Barbara Hershey, Veronica Cartwright (Alien),
Jeff Goldblum, Scott Wilson (futur Hershel de la série The Walking Dead),
John P. Ryan (Le monstre est vivant), ... Excusez du peu.
Verdict
Plus de trente ans après sa sortie en salles, L’étoffe
des héros reste une œuvre aussi rutilante qu’au premier jour. Un classique
inoxydable.