Gravity (Blu-ray 3D)

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Gravity
Genre
Pays
USA
Date de sortie
22/02/2014
Réalisateur
Format
Blu-ray 3D
Boitier
Amaray
Producteurs
David Heyman, Stephen Jones, Alfonso Cuarón
Scénaristes
Jonás Cuarón, Alfonso Cuarón
Compositeur
Steven Price
Editeur
Edition
Edition limitée
DureeFilm
90
Support
Critique de Bruno Orru
L’histoire
Le docteur Ryan Stone effectue une sortie dans l’espace autour d’une navette spatiale, accompagnée par le reste de l’équipage. Une pluie de débris va endommager la navette, et laisser l’équipage seul dans l’espace



La critique cinéma de Sébastien Keromen

Gravity s’amenait avec ses gros sabots. Nanti d’une réputation louangeuse et affichant crânement toutes les éloges critiques sur son affiche, j’avoue que j’avais un peu envie d’avance de descendre le film pour une telle prétention. Mais c’était avant de le voir.
Putain. La claque. Pour vous donner une idée, je n’ai pas été hébété comme ça à la sortie d’un film depuis… ben Terminator 2. Et T2, en 1991, c’était quelque chose qu’on n’avait jamais vu. Et là, c’est pareil. Vous croyez avoir vu des films qui se passent dans l’espace ? Maintenant ils ont tous l’air d’avoir été tournés dans ma salle de séjour. Ici, l’espace est grand, froid, silencieux, hostile, sans haut et sans bas. Et on y est également. La puissance d’immersion de ce film est prodigieuse. Comme on le verra plus tard, c’est loin d’être sa seule qualité, mais ses effets spéciaux marquent une nouvelle étape dans un film qui en est très généreux et ne joue d’aucun artifice pour en économiser. Résultat : l’espace est là, les acteurs sont dedans, et nous aussi. Et en plus, l’effet d’apesanteur est incroyable, naturel, vrai. Obligé, ils ont dû le tourner dans l’espace, aucune autre explication n’est crédible.



Mais malgré cela, ce ne sont pas les effets spéciaux qui sont le meilleur du film. Ils se contentent de le supporter et de le rendre possible, avec talent. Ce n’est pas non plus la 3D, plutôt réussie mais finalement un peu discrète, par exemple avec des jaillissements vers le spectateur qui impressionnent peu, et notamment sur l’effet de distance entre la navette et la Terre. C’est peut-être voulu, car vu le nombre de plans avec cette profondeur, on aurait peut-être fini par être trop indisposé. Mais en tout cas la 3D n’est pas indispensable pour ressentir ce film. Car c’est là l’incroyable point d’orgue du film : ça faisait un bail qu’un film ne m’avait pas mis une claque émotionnelle comme cela. Ce n’est pas à proprement parler de la peur, ou de la tristesse, ou de la joie, mais une implication émotive de tout le corps, qui se met à frissonner dès que le propos devient critique. Impression sublimée en cela par une bande-son qui mêle l’ambiance sonore pure à la musique, on se retrouve happé dans l’espace, à y réagir nous-même, à nous recroqueviller quand la pluie de débris frappe la navette, à retenir son souffle quand l’héroïne arrive à court d’air. 



Comment le film a-t-il réussi à nous faire autant nous attacher aux personnages en cinq minutes d’introduction ? La performance des dits acteurs aide sans doute beaucoup, car elle est impeccable, mais d’arriver nous les rendre familiers et sympathiques en si peu de temps, mystère, c’est une leçon que tant d’autres films devraient tenter d’apprendre. Le début du film est d’ailleurs un énorme moment de bravoure, qui semble être un plan séquence de plus d’un quart d’heure, de la découverte des astronautes jusqu’après la séquence de destruction de la navette. Le montage est plus classique par la suite, mais continue à réserver de très longs plans qui permettent d’autant mieux l’immersion. Et on peut aussi être agréablement surpris que le scénario ne cherche pas à tricher avec son thème imposé et son espace réduit (bon, pas au sens propre, au sens scénaristique). En un mot comme en cent : pas de flashback ! ce qui fait instantanément de Cuarón mon nouveau meilleur ami.



C’est rare qu’un film dont on dit monts et merveilles arrive à être une bonne surprise.Mais quand c’est le cas, quel pied ! Et Gravity nous emporte sans réserve dans un espace noir, où les catastrophes font encore plus peur quand elles sont silencieuses, où rien n’est simple, où l’absence de gravité rend tout irréel, où le vide décuple les émotions, où on perd ses repères, et d’où vous sortirez complètement lessivé, balbutiant, flageolant, en vous disant que finalement, même toutes ces critiques dithyrambiques ne vous avaient pas préparé à cela.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.40:1

Si vous avez la chance d’être équipé en 3D, vous savez sans doute déjà que Gravity est certainement l’un des films les plus époustouflants en matière de réalisme de relief. Cependant, la 3D de Gravity n’a rien de spectaculaire dans le sens ou le réalisateur n’a prévu aucune surprise permettant au spectateur de se sentir happé dans le vide ou de voir surgir un élément. Il y a bien un boulon à un moment donné mais c’est tout !

De fait, on peut se demander s’il est important de voir le film en 3D ? Et la réponse est un oui catégorique. La représentation 3D des navettes, stations spatiales et des acteurs gravitant autour prend justement toute son importance. Les séquences à l'intérieur des stations sont impressionnantes de profondeur et la 3D permet de mieux apprécier le coté exigu et tout en longueur. Par ailleurs autant la terre omniprésente en fond visuel est absolument plate, autant la chorégraphie spatiale proposée doit-être appréciée avec le volume qu’apporte la version 3D.

Gravity apporte une nouvelle preuve que si la 3D n’est pas vécue comme un bonus pour s’en mettre plein les yeux, elle est un élément plus que pertinent pour que l’expérience visuelle soit pleine.

Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne

Si dans l’espace personne ne vous entend crier, il était essentiel que la bande son de Gravity permettent de comprendre qu’au-delà des dialogues radio l’espace est un assourdissant silence. Comme l’indique le réalisateur dans les bonus « On ne peut pas ne pas mettre de son car ça ne crée par de silence ! ».

Ce sont les séquences ou les débris viennent pulvériser la navette ou la station spatiale russe qui permettent de réaliser que dans l’espace la destruction d’un engin fabriqué par l’homme se fait dans un silence absolu. Le réalisateur a eu l’excellente idée d’éviter toute partition musicale lyrique mais de rendre la situation impressionnante par une musique brutale, sans réelle mélodie. De fait, l’expérience visuelle est amplifiée par ce bruit diffusé par les cinq canaux non compressés de cette édition Blu-ray.

Saluons d'ailleurs les efforts répétés de Warner France pour offrir une VF en format non compressé, même si cela est pour l'instant réservé aux plus gros titres. En parlant de la VF on regrettera que le mixage rend une moins bonne intégration des voix et, surtout, que le placement des voix sont plus centré que la VO.

La séquence la plus impressionnante à ce niveau est sans aucun doute quand la caméra passe à travers la visière pour nous amener en vue subjectif de Sandra Bullock. Le son alors étroit et presque monophonique éclate littéralement sur les cinq canaux, nous faisons corps alors avec le personnage dans son habitacle. Les effets sonores tournent autour de nous, créant une sorte de vertige sonore permettant de mieux nous identifier dans cette situation dramatique. La séquence de atterrissage est également impressionnante avec une dramaturgie puissamment complétée par des vibrations et des chocs sonores qui oppressent encore plus le spectateur. 

La dynamique sonore est ample et vous serez certainement comblé que silence et fort environnement sonore cohabitent pour mieux appuyer la tension permanente que véhicule cette histoire.

Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 200 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Avertissement
Gravity est une expérience sensorielle qui doit se vivre brute de forme, idéalement dans des conditions de parfaite tranquillité. Je vous déconseille fortement par conséquent de découvrir les bonus avant d’avoir regarder le film.

A noter qu'en plus des documents sur le film (tous en VOST) vous trouverez dans cette édition deux autres bonus :
"Point de collision : la course à un espace sans débris" : un documentaire de 25 minutes raconté par Ed Harris et revenant sur la problématique des débris qui se multiplient au dessus de nous.
"Aningaaq" est un court métrage de 7 minutes de Jonas Cuarón (avec une introduction optionnelle de 3 minutes) permettant de comprendre l’existence de ce court métrage mettant en scène la personne qui parle dans l'interphone quand le personnage de Sandra Bullock capte un signal radio venant de terre.

Vous trouverez ci-dessous le chapitrage des documents vidéo présentés. Retenez surtout qu’il s’agit de bonus relativement sérieux dans la mesure ou ils abordent les conditions de production, de tournage et de post production avec un angle purement technique. Les auto satisfactions ne sont guère de mise et le propos descriptif et explicatif est la règle.

Le premier documentaire se nomme Contrôle de mission", accessible en lecture complète ou par chapitre.
Tout commence par l'histoire
Premiers défis : plans larges et apesanteur
Prévisualiser Gravity; Les couleurs de l'espace
Apesanteur
Technologie spatiale
Sandra et George : un couple dans l'espace
Animation finale
Silence Absolu

Le second documentaire s'intitule "Amerrissage : Découpages techniques", accessible en lecture complète ou par chapitre.
Derrière la visière
Incendie dans la station spatiale internationale : La renaissance du Dr. Stone
Le son de l'action dans l'espace
Amerrissage

L’innovation technologique au service de l’émotion
Il ressort de ce long parcours (près de trois heures) le sentiment de partager une réelle innovation dans la manière de tourner un film. Un ensemble de trouvailles que l’on retrouve sur de multiples étapes et parfaitement découpées dans les documents présentés. Le plus impressionnant est certainement la découverte de ce cube lumineux ou vont évoluer les deux acteurs. Un cube qui rassemble à lui seul une quantité incroyable de nouvelles idées. Les documents mettent également bien en perspective l'inconfort et la solitude de Bullock dans ce cube, seule méthode efficace retenue pour apporter le meilleur réalisme possible aux mouvements dans l'espace.


Un réalisme troublant
Certes il s’agit d’un réalisme que nous ne connaissons pas vraiment mais en regardant le film on ressent étrangement que tout est vrai, que les étonnant déplacements, l’absence de bruits, l’impuissance de l’humain dans sa capacité à maîtriser ses mouvements dans l’espace…

L’apesanteur aura été un des principaux challenges et est régulièrement abordé dans les différents documents. On retiendra les parties ou nous découvrons comment a été géré l’apesanteur des acteurs, notamment pour les intérieurs, mais aussi la séquence de l’explosion ou celle ou Bullock doit gérer la pression de l’extincteur.

Le plus étourdissant dans la découverte des conditions d’élaboration de ce film est de découvrir qu’il s’agit en fait d’un film en images de synthèses ou les acteurs, filmés uniquement sur le haut de leur corps, sont ensuite intégrés. De ce tournage hautement technologique il ressortira cependant une véritable émotion tout au long du film et les nombreuses (mais trop courtes !) séquences de tournage offertes dans ces bonus permettent de vérifier la complexité et la dureté des conditions de tournage.

L’émotion passe par la respiration
Autre exemple permettant de découvrir les enjeux « virtuels » avec la visière, totalement inexistante lors des prises de vue et entièrement créée en post production. Les explications permettent de bien comprendre la complexité d’ajout de traces, de griffures, des réflexions mais aussi de la buée liées à la respiration. La démonstration permet également de mieux comprendre comment et pourquoi le réalisateur amène un regard caméra objectif ou subjectif… en passant d’une coté à l’autre de la visière. Là encore, l’artifice est complet lorsqu’on regarde le film et la prouesse technique est totale.


Je vous laisse découvrir en détail ces bonus et comment toute cette articulation a pu accouchée d’un film aussi époustouflant. Rien que pour cette partie, je suis certain que vous ne regretterez pas l’achat de ce Blu-ray.

 

Ci-dessous une sélection de captures d’écran