L’histoire
Soutenu par une mystérieuse organisation, un tueur masqué va faire couler un maximum de sang.
Critique
A l’image des boogeymen qu’il met en scène, le slasher est du style increvable. Sous-genre relativement facile d’accès (il est très codifié et peu onéreux), il engendre, bon an mal an, une flopée de nouveaux avatars. Une marée de productions qui charrie parfois quelques perles rutilantes (citons Timecrimes, Triangle et Blood Island pour les dernières grandes réussites en la matière). En 2011, c’est le spécialiste des effets spéciaux Robert Hall qui s’essaie au slasher avec Skull, un troisième long-métrage dont il assure l’écriture, la production, la réalisation et le montage.
Avant toute chose, notons que la sortie de Skull en vidéo constitue une petite bizarrerie. Un étrange cas de figure dans la mesure où le métrage, qui débarque en DTV dans notre contrée, n’est autre que la suite directe d’un film (Laid to rest, tourné deux ans plus tôt par le même Robert Hall) n’ayant, pour sa part, jamais bénéficié d’une sortie française. Ni en salles, ni sur quelque support que ce soit. Embêtant. Curieuse pratique éditoriale donc et ... drôle de ressenti au visionnage. Si Chromeskull : Laid to rest 2 (titre original) sacrifie bien au rituel du récapitulatif dès ses premières minutes, tous les blancs ne seront pas comblés et une sensation de flou demeurera. Déroutant.
Skull, c’est d’abord un croquemitaine classieux. Grand, le crâne rasé de près, vêtu d’un costume noir, il arbore un masque de squelette chromé et manie l’arme blanche avec une dextérité effrayante. Machine à tuer, il perpètre des meurtres ultra brutaux (le film est très gore) qu’il filme avec une petite caméra fixée sur son épaule. Un détail morbide contribuant à l’aura nocive d’un personnage qui impressionne d’emblée. Hélas, plutôt que de capitaliser à fond sur ce boogeyman charismatique en diable, Robert Hall va essayer de complexifier à tout prix un schéma hyper classique. Il sera ainsi question d’une mystérieuse organisation gravitant autour du psychopathe (référence assez évidente à la saga Hostel). Un parti pris malheureux qui induira notamment une progression narrative pour le moins chaotique (Skull accuse son lot de temps morts). Paradoxalement, c’est donc la recherche d’une certaine originalité qui va plomber le film, un métrage qui aurait gagné à être plus basique, épuré. Comme quoi les approches les plus simples donnent parfois de meilleurs résultats.
Verdict
Sans être infâmant, Skull ne convainc pas. Dommage, le potentiel était là.