« Super Duper Alice Cooper » raconte l’histoire de Vincent Furnier, le fils de pasteur qui effraya les parents en incarnant Alice Cooper, la rock star la plus irrévérencieuse de sa génération.
Alice Cooper est certainement l’une des stars du rock les plus énigmatiques de la scène musicale contemporaine. Un artiste hors du commun qui fit naître d’autres personnages tout aussi énigmatique reculant chaque fois un peu plus les limites du gothique et de la transgression. Mais avant que Marylin Manson, ne viennent prendre le relais, Vincent Furnier avait créé un style hors de commun, dans l’insouciance quasi générale. Fort peu destiné à un univers revendiquant le satanisme, le jeune fils de pasteur se cherche, commence à trouver un écho à son mal être dans le regard des stars de l’époque, notamment les Beatles et leur cheveux longs. Mais Furnier veut aller plus loin et ses producteurs l’encouragent en ce sens.
Le documentaire de Reginald D. Harkema, Scott McFaydien et Sam Dunn qui avaient déjà réalisé « Iron Maiden : Flight 666and rush : Beyond the lighted stage », nous font découvrir l’envers du décor de ce personnage hors du commun. Mais on regrettera tout de même une certaine distance et peut-être même une certaine froideur dans la construction de ce documentaire. La voix off de l’artiste est même quelque peu linéaire, ce qui a tendance à rebuter le vidéaste soucieux de faire l’effort de connaitre la vie d’Alice Cooper. On arrive tout de même à percevoir une certaine approche plutôt réaliste et sans esbroufe de la carrière de l’acteur y compris en évitant les superlatifs et les phrases trop consensuelles.
Un peu comme dans la biographie de Keith Richards, le guitariste des Stones, le ton est résolument détaché, sans concession autour de l’ascension, mais également d’une certaine manière dans les difficultés de trouver sa place dans une société ultra stéréotypée, qui n’apprécie pas particulièrement que l’on bouscule ses convictions. La star nous entraîne dans son parcours, parle de ses succès et de ses échecs, le tout ponctué d’intervention de proches, de témoins et d’autres artistes qui ont croisés le chemin d’Alice Cooper et s’en sont beaucoup inspiré avant de trouver un style propre. Car il faut bien le dire, l’artiste inspira bon nombre d’autre artistes aux carrières bine différentes.
Tout cela nous entraîne dans un flot d’informations et d’extraits musicaux plutôt bien dosés, ce qui permet aux néophytes de pouvoir découvrir l’artiste et se musique. De connaître ses prémices notamment avec son groupe, puis en solo sous le pseudonyme Alice Cooper. Avec une identité propre et un style radicalement remarquable, Alice Cooper surprend, étonne, dérange et bien plus encore. Mais on souligne tout de même toute la deuxième partie du film, qui s'intéresse à la lente descente aux enfers du chanteur, la séparation du groupe, la façon dont le personnage Alice Cooper à cannibalisé les autres membres du groupe, l'alcool, la drogue, la famille et la renaissance.
En conclusion, « Super Duper Alice Cooper » est une occasion unique de découvrir la véritable identité de l’homme qui fit naître le mouvement gothique et de ce style naissant qui prendra au fil des années un essor considérable et trouva le moyen de s’exprimer avec beaucoup d’intelligence. Dommage qu’une certaine distance ne nous tienne à l’écart.