L’histoire
Ancien agent infiltré, Phil Broker s’est retiré en Louisiane pour y couler une existence paisible avec sa fille. Le jour où il a maille à partir avec Gator Bodine, un trafiquant local de méthamphétamine, la situation dégénère.
Critique
On a tendance à l’oublier : Sylvester Stallone est aussi un scénariste chevronné. Depuis ses débuts au cinéma, il a signé une bonne vingtaine de scripts dont un, celui de Rocky, a même été nominé pour l’oscar du meilleur scénario original. Exception dans sa filmographie, le script de Homefront est le seul à avoir abouti à un film que Sly n’a ni interprété, ni réalisé. Tiré d’un roman de Chuck Logan (Du feu sous la neige), ce scénario fut cependant envisagé, un temps, pour être intégré à la saga Rambo (le raccord avec le dernier plan de John Rambo apparaît comme une évidence). Stallone envisagea aussi de jouer le personnage principal avant d’abandonner l’idée, s’estimant trop âgé pour le rôle. Au final, il confiera cette tâche à son fidèle acolyte d’Expendables : Jason Statham. Un joli passage de flambeau. Quant à la réalisation, elle échoira à Gary Fleder, honnête faiseur à qui l’on doit notamment Dernières heures à Denver et Le maître du jeu.
Ce qui frappe avant tout lors du visionnage de Homefront, c’est son classicisme forcené. Le métrage est simple, direct, old school. Sous ses dehors d’actioner, il s’agit plutôt d’un western déguisé (notons que la première confrontation entre Broker et Bodine se déroule devant un tableau représentant la Monument Valley). Il brasse ainsi des thématiques purement US (la notion de territoire notamment) et ménage quelques belles visions d’americana (le quotidien paisible de Broker et sa fille dans les paysages humides du sud des Etats-Unis). Loin des canons actuels du cinéma d’action (pas de grosse scène pétaradante toutes les dix minutes), Homefront est aussi un film qui sait prendre son temps pour installer son intrigue et développer ses personnages. Si ce côté résolument classique constitue la plus grande qualité du métrage (c’est carré et efficace), il est aussi, paradoxalement, sa principale limite. Possédant sa propre personnalité, Homefront manque cependant d’originalité, si ce n’est par le biais d’un héro et d’un bad guy plus nuancés que de coutume.
Verdict
S’il ne laissera pas forcément un souvenir impérissable, Homefront s’impose néanmoins comme un honorable divertissement à l’ancienne.