La traque d'un tueur en série amorcée en 1995, à travers les enquêtes croisées et complémentaires de deux détectives, Rust Cohle et Martin Hart.
Impossible de rester indifférent à la qualité de cette série créée par Nic Pizzolatto, déjà responsable de la version américaine de la série Danoise « The Killing ». En effet tout y est pour susciter l’intérêt : une intrigue soignée dont chaque élément est distillé avec beaucoup de soins. Des rebondissements remarquablement orchestrés qui mettent en ébullition les méninges des spectateurs. Des personnages principaux sombres à tel point que l’on a du mal définir quelle frontière existe entre les bons et les mauvais. Et surtout deux comédiens remarquables :
Woody Harrelson et Matthew McConaughey.
Ceux qui ont vu « Dallas Buyers Club », ne seront pas surpris de la composition de McConaughey, tant elle est proche de celle de « True Detective ». L’acteur est littéralement habité par un personnage autodestructeur, obsédé par une affaire qui l’entraîne vers le fond. Loin de paraître, l’acteur transcende, donne une leçon remarquable à tous les comédiens de TV, tant sa composition est exceptionnelle.
Mais il serait injuste de ne pas parler de Woody Harrelson (Tueurs Nés) qui lui aussi, campe ici, un personnage présent pour contre balancer celui de son co-équipier, mais dont le côté obscur finit inlassablement pas toucher son travail. Ces deux personnages se complètent et s’opposent, se détestent et se respectent aussi. L’un ne vit que pour la vérité tout en laissant le mal le gangréner, l’autre préfère paraître et éluder son côté sombre.
Le scénario, s’évertue en permanence, à jouer entre le chaud et le froid, à bousculer les codes d’une telle série, au risque de déstabiliser le spectateur. Mais surtout il fait preuve d’une véritable intelligence, en ne mêlant que très peu les deux intrigues, en gardant une certaine distance entre les deux trames (l’enquête et la vie privée des protagonistes). Sans aucune fausse note, les scénaristes ont construire une trame multiple, mêlant habilement rites initiatiques, psychopathes et croyances urbaines au cœur d’une Louisiane attachée à ses croyances. Et c’est certainement là l’une des plus belles idées de la réalisation : Utiliser le décor comme personnages secondaire capital. Car la Louisiane apparait froide et parfois moite presque accrochant pour mieux appuyer son côté sombre. On ne parle plus des fanfares, ni du bayou pittoresque, mais plutôt de celui plus obscur qui transpire certaines dérives, qui enferme les extrêmes et noie les esprits sains pour laisser vivres dans ses marais les psychopathes les plus asociaux. L’environnement se mêle à la vie des protagonistes et les enveloppe et les enferme dans sa moiteur.
En conclusion, « True Détective » est une série évènement pleine de surprises, de rebondissements, à la structure parfaitement maîtrisée, au scénario d’une intelligence rare et enfin à la composition d’acteurs remarquable.