Minuscule, la vallée des fourmis perdues (Blu-ray 3D)

La série à succès minuscule débarque en 3D et en haute définition aux Éditions Montparnasse dans un long métrage à l'action soutenue, bourré d'humour et sonorisé avec talent.

Dans une paisible forêt, les reliefs d’un pique-nique déclenchent une guerre sans merci entre deux bandes rivales de fourmis convoitant le même butin : une boîte de sucres ! C’est dans cette tourmente qu’une jeune coccinelle va se lier d’amitié avec une fourmi noire et l’aider à sauver son peuple des terribles fourmis rouges...

Au coeur de la vallée la colonie de fourmis rouges menée par leur chef nommé Butor va ainsi mener un assaut spectaculaire contre une colonie de fourmis noires dirigée par Mandibule, les deux clans se livrant une guerre sans pitié afin de faire main basse sur le Graal ultime. Un scénario de guerre dans lequel les protagonistes sont des insectes. Voilà le point de départ de cette œuvre qui a évité le piège d'un enchainement de sketches pour s'attacher à dérouler une véritable histoire. On y retrouve la jeune et téméraire coccinelle à la fois espiègle et malicieuse, véritable porte étendard de l’univers Minuscule, aux côté des ex-personnages secondaires des mini-épisodes : les fourmis. Bien sûr les mouches aux bruit de mobylettes gonflées à l'éther font partie du casting, mais certains autres personnages clef du casting original sont aux abonnés absents.

Qu'importe, cette édition Blu-ray 3D est d'une qualité irréprochable. Alors qu'au commencement, Minuscule était une série de court-métrages diffusée sur France Télévisions et dans plus de 100 pays, Thomas Szabo et Hélène Giraud ont ici donné le jour à une histoire de 89 minutes qui fourmille de rebondissements... Une sorte de Seigneur des Anneaux chez les insectes où l'on suit un personnage central qui va être emporté malgré lui dans une série de péripéties puis être obligé de surmonter des épreuves. Tout au long de l'aventure, les insectes s'ingénient à recycler de manière inattendue les objets laissés par les humains dans la nature. Une sensibilisation à la pollution humaine qui prend ici la forme d'une canette rouillée, d'une boîte d’allumettes, d'un pesticide, de cotons tiges, de cures dents et autres objets innombrables stockés par les fourmis et la petite araignée noire… Autant d'instruments mis au service de l'imagination débordante des petites créatures pour se livrer bataille. On assiste alors à des confrontations musclées au rythme soutenu. Les adultes repèreront sans souci qu'il existe plusieurs niveaux de lecture à l’œuvre. Les références filmographiques sont en effet nombreuses, des poursuites des films de Buster Keaton et Chaplin à Star Wars en passant par Psychose.

CONCLUSION
Minuscule : La vallée des fourmis perdues nous propose ici une aventure à la dimension épique, sarcastique, à l'intrigue bien menée. Thomas Szabo et Hélène Giraud, associés au studio Futurikon, nous livrent un spectacle en relief démonstratif et généreux qui émerveille, stimule l'imagination et amuse les grands comme les petits.

Le principe de Minuscule est d’intégrer des personnages animés dans des décors réels. Mixant de splendides paysages sauvages du sud de la France (notamment des parcs nationaux des Écrins et du Mercantour) et des images de synthèses photo-réalistes pour la modélisation des insectes, la série minuscule a fait ses preuves aux cours de 2 saisons hilarantes composées d'épisodes courts. Cette fois, c'est un véritable film défi d'une heure et demi qui tient le spectateur en haleine. Les environnements intérieurs ou extérieurs ont été choisis avec soin et la photographie du film est magnifique. Poétiques et rustiques, les décors choisis font honneur à la campagne hexagonale. Le spectacle, filmé à ras du sol est grandiose et bénéficie d'une mise en scène qui scotche le spectateur à son fauteuil. Les incrustations de synthèse sont équilibrées et judicieuses et mettent à profit la 3D de fort belle manière. Le savoir faire français dans le domaine de l'animation est ici mis à l'honneur avec une French Touch indéniablement talentueuse.

Tourné en relief et encodé en MPEG-4 AVC, Minuscule : La vallée des fourmis bénéficie d'une 3D qui immerge le spectateur dans une une palette infinie de couleurs et de formes d'environnements naturels préservés. La 3D ajoute à la sensation de proximité et par moment, on a envie de lever la main pour toucher les coccinelles qui volent…  Une nature sauvage que l'on redécouvre en profondeur et en relief. Les effets spéciaux numériques (fumée, eau, poussière, explosions...) participent à cette mise en volume autant que les décors naturels. La technique est précise et les prises de vue sont particulièrement bucoliques.

Le long métrage n'est pourvu d'aucun commentaire ni aucune parole humaine. Il est donc doté d'une seule et même piste audio internationale, proposée en DTS HD Master Audio 5.1, d'une précision cristalline. Bruitages, piaillements et effets spéciaux propres à l'univers sont limpides et spatialisés et distillés avec parcimonie. Si la musique dans la série n’avait pas d’utilité narrative, celle du film a une fonction différente. Elle est utilisée dans la tradition du scoring hollywoodien et accompagne les images du début jusqu’à la fin. Ainsi, la bande originale a fait appel à pas moins de soixante musiciens pour l’enregistrement de la bande-son du long métrage qui caractérise les personnages par un leitmotiv particulier un peu comme l'avait fait Prokofiev avec Pierre et le Loup. Le compositeur Hervé Lavandier a écrit pour lce film une partition enjouée, délicate et intelligente qui utilise des instruments tels que la clarinette, la flûte ou encore le hautbois, on aime ou pas. La piste son est bien dosée et la musique pleine de vie exprime une multitude d’émotions dans un temps très court.