Léa, Adrien, et leur petit frère Théo, sourd de naissance, partent en vacances en Provence chez leur grand-père, Paul « Oliveron », qu'ils n'ont jamais rencontré à cause d'une brouille familiale. Ce ne sont pas les vacances dont ils rêvaient, surtout que leur père a annoncé la veille qu'il quittait la maison. En moins de 24 heures, c'est le clash des générations, entre les ados et un grand-père qu’ils croient psychorigide. A tort. Car le passé turbulent de Paul va ressurgir et les Seventies vont débarquer au fin fond des Alpilles. Pendant cet été tourmenté, les deux générations vont être transformées l'une par l'autre.
Nous pouvions déjà le déceler dans son précédent film : « La Rafle », Rose Bosch aime bien les images d’Epinale, peut-être même la facilité dans certaines séquences. Une habitude parfois un peu handicapante, car si l’on prend son précédent film, les premières images manquaient de nuances et montrait une population toujours souriante, des gens vivant dans une bulle de bonheur sans nuage, alors que la réalité était certainement beaucoup plus nuancée, quand on imagine les insultes et les persécutions dont ils étaient victimes en permanence. Dans « Avis de Mistral », la réalisatrice accumule les beaux plans, superpose les bons sentiments et enchaine les répliques convenues d’avance. Ce qui fait de son film, une comédie, certes agréable à regarder, mais pas vraiment réjouissante.
D’abord parce que le scénario, ne fait toujours pas dans la nuance, loin de là, chaque personnage ressemble à une caricature de lui-même, on trouvera ainsi l’adolescente cœur d’artichaut qui cède aux avances d’un beau jeune homme camarguais, son frère aîné, accro à internet et bourreau des cœurs et le petit dernier sourd avec de grands yeux bleus qu’il ouvre bien pour mieux séduire les adultes, la grand-mère douce et compréhensive et le grand père forcément rugueux et alcoolique qui se révèle un homme tendre et meurtris par l’absence de sa fille. Aucune place à la surprise, pas même une intrigue secondaire qui viendrait faire le contre balancier de l’ensemble. Même la brouille entre la fille et le père n’est pas forcément bien amené, au point qu’à l’arrivée du générique de fin nous soyons encore à nous demander les raison de cette rupture.
Ajoutez à cela, une distribution pas forcément très réjouissante, à commencer par Jean Réno lui-même, qui ne parvient décidemment plus à retrouver l’énergie de ses débuts, ni la candeur de ses rôles marquants. Le comédien fait le minimum et accumule les copies non assumées. Ainsi la scène du potager ressemble étrangement à celle de Marlon Brando dans « Le Parrain ». Même constat du côté de la jeune génération, qui ne parvient pas réellement à trouver ses marques et fait ce qu’elle peut pour être à la hauteur des attentes du public.
Mais tout cela résulte surtout d’une mise en scène très convenue, qui parcours une histoire sans beaucoup de volume et ne parvient donc pas à lui donner le relief nécessaire pour être à la hauteur. On voit de beaux plans de la Camargue, on se croirait presque dans un reportage animalier, mais cela ne suffit pas à sauver le film. Certaines scènes souffrent de longueur, à l’image par exemple de celle où le jeune homme drague deux jeunes suédoises au marché. L’ensemble manque d’énergie et ne par parvient pas à nous faire sourire.
En conclusion, « Avis de Mistral », par un scénario un peu plat, une mise en scène manquant terriblement d’énergie et des comédiens un peu abandonné à eux-mêmes, est au mieux un agréable téléfilm, mais manque beaucoup trop de nuance pour être une vraie comédie de cinéma.