Ce n’est un secret pour personne que le combat le plus rude de Spider-Man est celui qu’il mène contre lui-même en tentant de concilier la vie quotidienne de Peter Parker et les lourdes responsabilités de Spider-Man. Mais Peter Parker va se rendre compte qu’il fait face à un conflit de bien plus grande ampleur. Être Spider-Man, quoi de plus grisant ? Peter Parker trouve son bonheur entre sa vie de héros, bondissant d’un gratte-ciel à l’autre, et les doux moments passés aux côté de Gwen. Mais être Spider-Man a un prix : il est le seul à pouvoir protéger ses concitoyens new-yorkais des abominables méchants qui menacent la ville. Face à Electro, Peter devra affronter un ennemi nettement plus puissant que lui. Au retour de son vieil ami Harry Osborn, il se rend compte que tous ses ennemis ont un point commun : OsCorp.
Bon, faisons taire immédiatement toutes les mauvaises langues qui ont toujours tendance à clouer au pilori, un film pour le seul défaut d’être un remake (Ici notamment nous allons parler d’un Reboot (relance d’une licence) : « The Amazing Spiderman : Le destin d’un héros » n’est pas un mauvais film, on pourrait même dire qu’il est loin d’être raté. Seulement, il souffre du même syndrome que la plupart des grosses licences du genre : le trop ou pas assez de tout !
Pour les plus accros, évidemment on regrettera un manque évident de scènes spectaculaires, malgré celles particulièrement remarquables déjà présente dans le film. Car, si le début démarre fort, que la transformation de Max en « Elektro » et son affrontement avec Spider-Man, le reste de ce film de 2h21 est une succession de paroles, de recherches et d’interrogation. Alors effectivement si l’on compare ce film à la version de Sam Raimi, on note tout de suite que le réalisateur de la première trilogie avait su distiller au fil de ses trois films toutes les interrogations du héros pour les rendre plus digestes. Dans cette nouvelle version Marc Webb, livre tout en une fois, et c’est peut-être là le premier mauvais choix du réalisateur et du studio, car le film du coup pèse lourd et manque parfois de dynamisme.
Pourtant, en même temps, de la même manière que Ang Lee l’avait fait avec « Hulk » ou Brian Singer avec « Superman », le parti pris artistique reste de montrer le héros dans ses doutes et dans ses faiblesses, pour le rendre encore plus exceptionnel. Un parti pris qui joue moins la carte du spectaculaire pétaradant, pour privilégier la cohérence. Un choix risqué, malheureusement, souvent condamné par le public, qui veut du spectacle et de la pyrotechnie pour se sentir rassasié. Un choix Cornélien qui amène souvent les studios à pousser les scénaristes et les réalisateurs à en rajouter dans les méchants pour combler la perte de rythme dû aux interrogations et aux amours du héros.
Mais c’est également un choix souvent mal dosé que de mettre une multitude de méchants, car du coup le public ne s’y retrouve plus. Alors si le troisième volume, de la trilogie de Sam Raimi, souffrait effectivement d’une abondance de méchants, qui ne permettait pas aux scénaristes de bien les ciseler, dans ce deuxième volume de Webb, on ne peut compter que deux méchants (le troisième ne servant strictement à rien), que les scénaristes amènent avec beaucoup d’intelligence et avec une cohérence redoutable. Ces deux méchants agissent comme un miroir dans l’existence du héros, ils ne deviennent méchants que par leur propre détresses, alors qu’ils n’étaient pas destinés à vouloir la destruction du monde ou du héros.
En conclusion, il faut être honnête avec « The Amazing Spider-Man : Le destin d’un héros », le film repose sur une cohérence redoutable et préfère s’intéresser aux personnages plus qu’aux scènes spectaculaires, qui pourtant n’ont pas à rougir, particulièrement celle se passant sur « Time Square ». On regrettera seulement un humour assez bas de gamme, qui vient un peu plomber l’ensemble. Dans l’ensemble, ce deuxième d’ « Amazing Spiderman » est une réussite dans bien des points. Une seule question demeure tout de même : « Pourquoi un reboot, seulement 5 ans après une trilogie remarquablement maitrisée de la main de Sam Raimi ? »