Filmé lors de la dernière des dix représentations à guichet fermé des Monty Pythons à l’O2 de Londres le 20 Juillet dernier, « One down Five to go » (traduisez « Un de parti, cinq sur le départ ») est l’occasion unique de voir réunis enfin sur une scène et certainement pour la dernière fois : John Cleese, Michael Palin, Terry Jones, Terry Gilliam et bien sûr Eric Idle réunis sur une scène pour y faire de nouvelles pitreries mais aussi les plus ancienne, et surtout pour vibrer sur les chansons mythiques du groupe d’humoristes anglais.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que ca commence fort avec un sketch où quatre des cinq vieux camarades commencent à parler de leurs enfances en surenchérissant sur la difficulté de leurs enfances. Comme à chaque fois, le dialogue est sobre, puis plus on avance et plus la folie s’empare de la discussion dans un délire jouissif. On comprend très vite, que les Monty Pythons n’on en rien perdu de leur talent et de la force de leur humour. Il suffit d’ailleurs de continuer dans le spectacle avec d‘autres moments d’anthologie comme le tableau avec Michel-Ange (au passage on précisera aux auteurs que ce n’est pas Michel-Ange qui a peint la Cène mais Léonard de Vinci, mais l’ensemble est tellement drôle que l’on pardonne aisément !) qui amène la chanson : « Le Sperme est délectable », ou encore « Le perroquet mort » et bien d’autres encore.
La force de ce spectacle est de mélanger les séquences extraites des « Flying Circus », l’émission qui fit connaitre les Monty Python et les chansons célèbres du groupe, comme celle qui introduisait l’une des séquences finales du film « Le sens de la vie ». C’est d’ailleurs ce dernier que fournira la plupart des chansons du spectacle. Bien sûr tout cela se mélange avec une mise en scène réjouissante digne des meilleures comédies musicales londoniennes. On danse, on rit énormément, on tape des mains et on en redemande. Et même lorsque les cinq membres de l’équipe manquent de punch, on les excuse car ils finissent toujours par retourner l’audience à leur faveur.
Avec une énergie communicative, des intonations tout de suite remarquables, particulièrement celles de John Cleese et Eric Idle, on est surpris par cette humour communicatif qui uni les compères. On comprend très vite qu’ils continuent de s’amuser perpétuellement de leurs gags, y compris les plus anciens. Il n’est donc pas étonnant de les voir de temps en temps, laisser échapper quelques fous rires maladroitement contenus et de nous laisser aller à rire de leur propres écarts. Les uns comme les autres s’amusent de leurs âges : John Cleese (75 ans), Eric Idle (71 ans), Michael Palin (71 ans), Terry Jones (72 ans) et Terry Gilliam (74 ans) mais donnent une leçon incomparable d’énergie et de dynamique sur cette scène, car tous sautent, virevoltent, chantent et rient comme des enfants de leurs gags, emportant ainsi le public dans la grandeur de leur spectacle aussi haut en couleur qu’en rythme.
En conclusion ce dernier spectacle des Monty Python, qui battit tous les records de réservations (20000 tickets vendus en 45 secondes !) est un véritable plaisir pour les fans mais pas seulement. On rit beaucoup, on trépigne devant les chorégraphies, on tape des mains aux rythmes des chansons et ainsi de suites. Les cinq compères ont la forme et nous la donne par la même occasion. Un spectacle de près de trois heures qui passe d’un rien !