Dans un futur proche, un groupe de scientifiques tente de concevoir le premier ordinateur doté d’une conscience et capable de réfléchir de manière autonome. Ils doivent faire face aux attaques de terroristes anti-technologies qui voient dans ce projet une menace pour l’espèce humaine. Lorsque le scientifique à la tête du projet est assassiné, sa femme se sert de l’avancée de ses travaux pour « transcender » l’esprit de son mari dans le premier super ordinateur de l’histoire. Pouvant désormais contrôler tous les réseaux liés à internet, il devient ainsi quasi omnipotent. Mais comment l’arrêter s’il perdait ce qui lui reste d’humanité ?
On peut avoir un casting de choix et accoucher au final d’un film loin des espérances portées par des promesses à grand renfort de communication bien pesée. C’est le cas de « Transcendance », qui semble avoir été trop lourd pour son réalisateur. Car si le scénario peut s’annoncer comme une satire des effets du tout informatique sur l’homme et du besoin de l’homme de toucher l’immortalité, on peut tout de même se référer à des films beaucoup plus marquant comme « 2001 l’odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick qui traitait avec plus de complexité certes, mais peut-être plus de finesse aussi ce sujet sensible et tellement d’actualité.
Car justement, ce qui manque à « Transcendance » c’est un réel discours nouveau, marquant qui vienne réellement nous marquer par sa force et son originalité. Hors il s’avère très rapidement que nous naviguons dans des eaux usées jusqu’à la garde. On sait d’avance, au bout seulement quelques minutes, tout ce qui va se passer. L’homme se cherchant une immortalité dans ce monde, cherchant à contrôler la nature par les machines et ces dernières qui finissent toujours par se retourner contre les hommes. Le réalisateur se repose sur le scénario de Jack Paglen qui signe également son premier long métrage, mais qui n’arrive pas à trouver une clé divergente de tout ce que l’on entend actuellement ou de tout ce que l’on a vu.
Du coup, le réalisateur signe un mise en scène un peu légère, qui malgré des effets spéciaux assez bien pensés, il faut bien le dire, ne parviennent pas à combler les manques. Et des manques il y en a, à commencer par la dynamique de l’ensemble. Si le réalisateur était hésitant sur certains points de son film, cela se ressent dans l’intégralité du film, à commencer par son rythme. On y va doucement, sans s’énerver, petit pas par petit pas, tout en laissant sur le bord de la route certains détails et récoltant un certain nombre d’incohérences, qui viendront plus tard alimenter les blogs amateurs de ces petits dérapages. Du coup, le spectateur s’ennuie ferme et peine à insister jusqu’au bout de l’histoire et sent le générique de fin comme une délivrance.
Même la distribution est en manque d’inspiration, Johnny Depp fait le minimum syndical, à croire que lorsqu’il n’est pas maquillé à outrance, le comédien sèche dans ses compositions de personnages. Mais c’est surtout Paul Bettany (Légion) qui nous laisse tout simplement sur le bord de la route. Le comédien est inexistant, absent du personnage qu’il est censé interpréter. Rarement on aura vu un comédien autant à côté de la « Plaque ».
En conclusion, « Transcendance » est une grande déception pour les amateurs de science-fiction. Le film est d’une lenteur alarmante, les comédiens ne semblent pas du tout concernés par ce qu’il se passe sur le plateau. A oublier rapidement !