Hrundi V. Bakshi, un acteur indien, est engagé par un studio hollywoodien pour interpréter un soldat indigène dans un remake de Gunga Din. Faisant preuve d'une terrible maladresse, il fait exploser un coûteux décor. Exaspéré, C.S. Divot, le producteur, demande à ce que le nom de Bakshi soit inscrit sur une liste noire. Mais suite à un quiproquo, le comédien indien se retrouve en fait invité à la soirée annuelle du studio...
Rarement une comédie n’aura inspiré autant d’humoriste à travers le monde. Une reconnaissance unanime qui le fait entrer directement dans le panthéon impénétrable des références absolue en matière d’humour. Car il faut bien le reconnaitre « The Party » est un ensemble de gags tous plus réjouissant les uns que les autres. Accumulant les quiproquos dans une structure narrative simple, avec une unité de lieu, le réalisateur s’amuse avec son comédien principal à pilonner une soirée qui se devait d’être simplement agréable et dans le même temps donne une vision décalée et parfois acide de l’univers très surfait des studios hollywoodiens.
Et il faut bien le dire, pour ceux qui connaissaient le duo Peter Sellers et Blake Edwards à travers les aventures de Clouzot dans « La panthère Rose » comprendront très vite à quel point le duo fonctionne. D’abord, le réalisateur signe une mise en en scène sobre, mais efficace, centrée sur son acteur principal pour mieux mettre en valeur ses péripéties mais aussi pour mieux se laisser surprendre afin que cela se voit à l’écran, comme dans la fameuse scène du « Birdie nam, nam » inventé de toute pièce par le comédien lors la première prise de vue. Tout le monde fut sidéré et le gag fonctionna tout de suite.
Ce qui est remarquable, chez Peter Sellers, c’est effectivement cette propension à caricaturer des personnages avec toujours beaucoup de tendresse comme cet acteur Indien, maladroit, mais sensible et naïf, qui n’est pas sans rappeler Charlie Chaplin. Chacune de ses décisions imposant des conséquences souvent désastreuses, avec une simplicité rare, sans toutefois se déformer le visage, à l’inverse d’un Jerry Lewis, le comédiens pousse ses déboires au maximum dans une maitrise incroyablement drôle, à commencer par cet accent qu’il maîtrise avec une perfection hilarante, comme le firent les Monthy Python dans « Sacré Graal », lorsqu’ils imitent l’accent français.
Jamais dans la digression ou dans la vulgarité, « The Party » est avant tout une sage critique de l’univers hollywoodiens, et donne à Peter Sellers l’occasion de faire preuve (si besoin en était !) de toute la maîtrise de son art. Le comédien est absolument fabuleux, génialement drôle et s’amuse de tout en amusant tout le monde. Beaucoup moins dans l’émotionnel que le fut Charlie Chaplin, il n’en demeure pas moins l’un de ses meilleurs élève.