Armurier et instructeur de tir à la Police Nationale, Vincent Milès est expert en tir de combat. À seulement 25 ans, ses compétences sont enviées par les élites du monde entier mais dans la plus grande incompréhension de la part de ses collègues, Vincent refuse obstinément d’intégrer une brigade de terrain. Son destin bascule le jour où il fait la connaissance de Milo Cardena, un flic trouble, qui va l’entraîner dans une incontrôlable spirale de violence, plaçant Vincent au centre d’une série d’attaques à main armée, de meurtres et d’une féroce guerre des polices opposant son parrain, le commandant Chavez de la BRB, à son mentor, le commandant Denard de la BRI. Pris au piège d’une véritable poudrière, Vincent n’aura pas d’autre choix qu’embrasser son côté obscur pour survivre…
Les polars à la française, sombre, musclé avec des personnages taciturnes rongés par les guerres de chefs ou simplement par les guerres de services ne sont pas légions, du moins ceux qui peuvent prétendre à une véritable structure narrative soignée et précise. « Colt 45 » s’en approche, même si au final on ne retient du film qu’une succession de scènes soignées, avec un univers imposé et des personnages un peu caricaturaux qui participent à donner une atmosphère particulière à ce film, dans lequel la frontière entre les bons et les méchants n’est pas si large que cela.
Et le scénario de Fathi Beddiar semble d’ailleurs nous entraîner dans un film, qui n’a pas d‘autres ambitions que celles de nous plonger dans l’enfer d’un jeune homme prometteur qu’une mauvaise rencontre va faire sombrer dans une spirale infernale dont il ne peut percevoir l’issue. Bien sûr toutes les caricatures du genre y sont : Les flics ripoux, les flics exemplaires, les réseaux maffieux etc…, mais le scénario a l’intelligence de ne pas être trop linéaire et nous réserve un dénouement surprenant avec des révélations suffisamment bien gardées pour nous surprendre et nous offrir un film plutôt bien écrit malgré quelques incohérence et quelques longueurs maladroites.
La réalisation, quant à elle, joue clairement la mise en ambiance avec des couleurs sombres, des cadres serrés et des ralentis qui viennent souligner la violence des actions. D’ailleurs certaines scènes sont remarquablement filmées comme celle où, le jeune héros se fait agresser. On se laisse surprendre par la violence de la scène et par sa conclusion.
Bien évidemment, on ne pouvait parler de ce film sans parler de sa distribution, et si Joey Starr (Polisse) est un peu en retrait dans ce film et que Gérard Lanvin (36 Quai des Orfevres), nous fait ce qu’il sait faire de mieux, nos regards se concentrent plus sur le jeune Ymanol Perset (La désintégration), plus ou moins nouveau venu dans la sphère cinématographique, qui offre une composition assez précise, mis à part quelques maladresses, que l’expérience viendra corriger. Mais pour un premier film reposant quasiment en intégralité sur ses épaules, le jeune comédien est juste et laisse apparaître de grands espoirs. Et même si le cinéma d’action semble fait pour lui, espérons qu’il saura faire d’autre choix pour mettre ne valeur ses talents de comédien.