« Sum of the parts » est le premier documentaire biographique d’envergure parlant du groupe « Genesis », avec les participations des membres historiques : Tony Banks, Phil Collins, Peter Gabriel, Steve Hackett, Mike Rutherford et Anthony Phillips ainsi que de nombreuses et rares archives lives des meilleurs morceaux du groupe et de ceux les plus appréciés des fans. Cette première étude autorisée de l’histoire du groupe, commence avec leur formation à la CharterHouse en 1967 et réunit le groupe pour la première fois depuis des années. Ce film raconte une extraordinaire histoire musicale, explorant l’écriture des chansons du groupe autant que les variantes émotionnelles qui unirent et séparèrent les membres du groupe et qui les obligea à faire évoluer en permanence le style et les aspirations.
Alors là, pour une fois le résumé est assez précis et bien écrit, car effectivement, « Genesis », à l’instar de groupes tels que « Pink Floyd » ou « Oasis », fait partie de ces formations où réunir l’ensemble des membres historiques est une croisade dont il est difficile d’en voir le bout. Pourtant le réalisateur John Edginton a réussi ce prodige (enfin presque, car il manque tout de même Ray Wilson, le dernier chanteur du groupe). Mais le prodige reste quand même d’avoir réuni dans la même pièce Peter Gabriel, Tony Banks (qui ne semble toujours pas avoir avalé les couleuvres de « The Lamb Lies down on Broadway » qui est aussi le synonyme du départ du chanteur), Mike Rutherford, Steve Hackett, Anthony Phillips et Phil Collins. Alors même si parfois les tensions sont encore palpable et particulièrement lorsque le réalisateur aborde les problèmes du groupe, on apprécie qu’enfin les membres du groupe soient là pour parler de leurs œuvres et donner leur version de l’histoire. On regrettera tout de même qu’avec « Genesis », il ne soit pas possible d’avoir tout le monde, puisque le documentaire fait totalement l’impasse sur le dernier album du groupe « Calling all Stations » avec Ray Wilson au chant, qui même s’il ne trouve pas son public, reste tout de même le dernier pan de l’histoire du groupe.
Pourtant difficile de ne pas suivre avec passion la genèse puis les différents bouleversements et cette analyse pointue de l’existence du groupe à travers son exploration musicale et scénique. Notamment parce que le réalisateur s’intéresse à l’époque mais surtout aux ambitions des musiciens pour chaque album, le processus créatif en scindant son documentaire en trois parties : Les années Peter Gabriel, puis les années Phil Collins et la synthèse qui montre le parallèle surprenant avec deux chanteurs qui finirent par mener une carrière solo brillante et pour Collins une double carrière, puisqu’il continuait également « Genesis » en même temps. L’analyse pousse même le vice à montrer la force du destin lorsque Phil Collins tient la première place du hit-parade en solo est remplacé par Peter Gabriel avec son propre album.
En conclusion, ce documentaire nous éclaire de manière précise et même chirurgicale sur les dessous de ce groupe singulier qui a vu plusieurs carrières et qui a surtout marqué l’histoire par des chansons aux univers inspirés de leurs leaders charismatiques tels que Peter Gabriel et Phil Collins qui tous les deux eurent des carrières solos de premiers plans.