Au cours d'une expédition scientifique, deux chiens de traîneau, Taro et Jiro, se trouvent égarés en pleine montagne. Antarctica raconte l'histoire bouleversante de ces deux chiens livrés à eux-mêmes et la quête de leurs maîtres prêts à tout pour les retrouver.
Avant tout pour tous les occidentaux, il y a la musique de Vangelis, avec ses nappes de synthés aussi longilignes que les nuances de l’horizon dans cette immensité blanche. Ensuite il y a une mise en scène, un peu fouillis de Koreyoshi Kurahara qui mélange les genres entre film d’aventure et documentaire. Ce qu’il faut tout de même dire de ce film c’est qu’il part d’une histoire vraie datant de 1958. Une équipe de scientifiques basés en Antarctique, pour des raisons climatiques extrêmes, sont obligés d’abandonner leurs chiens. Une décision difficile qui suscitera un remord considérable dans l’esprit du chef de l’équipe qui tentera dans un premier temps par tous les moyens possibles d’obtenir le pardon des familles à qui appartenaient les chiens.
Le réalisateur ne se limite d’ailleurs pas à filmer, comme ce fut le cas pour Franck Marshall en 2005, des chiens courant dans les grandes étendues glacées de l’Antarctique sur un scénario écrit au cordeau, bien au contraire, il semble laisser la nature agir pour lui et guider par l’instinct des animaux. Cela donne des scènes plus réalistes que nature, comme celle où les chiens attaquent un phoque pour le manger. Mais surtout le réalisateur nippons s’intéresse beaucoup plus à la psychologie des scientifiques et notamment aux rapports qu’ils ont avec les animaux. Une relation d’égal à égal lorsque les conditions imposent un combat quotidien pour sa survie.
Comme une sorte d’Opéra glaciaire, « Antarctica » est un film hypnotique qui nous entraîne dans une aventure hors du commun, où les éléments dictent leurs volontés et où les hommes apparaissent d’une certaine manière dans leurs fêlures extrêmes. On regrettera tout de même une voix off un peu trop présente, pour nous expliquer ce qui se passe, y compris lorsque les hommes sont encore là. La narration est d’un seul coup un peu naïve et pas forcément très judicieuse.
En conclusion, les éditions Carlotta nous propose de re-découvrir ce film japonais de 1983 qui nous plonge dans les aventures d’hommes et surtout de chiens abandonnés dans l’antarctique, qui vont devoir se battre pour survivre. Avec une musique hypnotique de Vangelis, le film recèle, malgré quelques imperfections, d’excellentes idées de mise en scène pour nous entraîner dans cette aventure hors du commun. Un seul regret une voix off un peu trop présente !