Bastien Grimaldi, écrivain réputé, est agressé un soir dans la rue. Apparemment, l'agression est gratuite. Mais les coups de téléphone répétés, les lettres anonymes s'accumulent. Grimaldi mène sa propre enquête pour comprendre qui est à l'origine de ces menaces.
Pour les fans de Lino ventura, « La 7ème cible » est un film marquant puisqu’il s’agit du dernier de l’acteur. En effet la star française disparaitra quelques mois plus tard sans pouvoir achever ses projets en cours de réalisation. Et après une carrière remarquable de personnages sombres et rugueux le comédien l’achève sur un ultime film où une conspiration a décidé de lui rendre la vie difficile.
Alors de là à dire que la 7ème cible est un chef d’œuvre ultime, il y a un pas à ne pas franchir, car même si le film de Claude Pinoteau (La Boum) est assez efficace et qu’il suit une trame volontairement complexe dans laquelle rien n’est réellement dévoilé avant les premiers trois quart d’heures du film, la réalisation s’adapte à la santé de son comédien principal qui commence à montrer des signes de fatigue. Notamment à cause d’une intervention chirurgicale qui l’avait affaibli avant le début du tournage.
On s’en rend compte très rapidement, dès la première scène lorsque Ventura se fait agresser dans les rues de Paris. Le comédien ne bouge comme il avait l’habitude de le faire, les gestes sont quelque peu caricaturaux. Même chose avec les échanges verbaux entre Jean Poiret (Inspecteur Lavardin) et lui, la star perd en énergie et malgré quelques élans on le sent tout de même en souffrance sur le tournage et malgré un talent évident de mise en scène de Claude Pinoteau cela se voit à l’écran.
Côté scénario, il n’y a pas grand-chose à redire, la trame est précise, suffisamment bien tenue pour ne pas tout dévoiler dès les premières minutes et nous entraîner dans les méandres d’une conspiration liée à l’Allemagne de l’Est, et ses envies d’émancipation. Une trame si bien tenue, qu’il est même difficile pour le spectateur de s’y retrouver et de comprendre exactement ce qui se passe autour de Ventura, jusqu’au déroulement final. Pourtant, des petits indices sont disséminés de ci de là durant le film, pour aider à aiguiller le spectateur.
Finement réalisé tout de même « La 7ème Cible » est un thriller impeccablement tenu qui entraîne le spectateur dans une intrigue soutenue, avec une certaine énergie, il faut bien le dire.
La réédition de ce film permet notamment de retrouver des acteurs chevronnés de l’époque tels que Jean Poiret, dans un rôle à la fois léger et sombre de ventriloque dépressif et alcoolique. C’est d’ailleurs toute la force du film, que de jouer en permanence entre trame sombre et violente et légèreté comme avec e personnage du flic Esperanza, dépassé par ses jumelles odieuses.
En conclusion, « La 7ème cible » est un film efficace qui résonne comme étant le dernier film de Lino Ventura. Et même si le comédien n’est pas au top de sa forme, son charisme agit encore et la qualité de la trame suffise à faire de ce film un bon divertissement.