Crime et chatiment

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
25/02/2015
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Jules Borkon
Scénaristes
Charles Spaak
Compositeur
Maurice Thiriet
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
107
Support
Critique de Emmanuel Galais
Un étudiant pauvre et tourmenté, René Brunel, tue une vieille usurière, Madame Orvet. Il ne touche pas à l'argent volé mais subit une torture morale de plus en plus insoutenable. Le commissaire Gallet le soupçonne mais n'a pas de preuves, d'autant plus qu'un jeune peintre à l'esprit faible, André Lesur, vient d'être arrêté et a avoué. Lili, une jeune prostituée à la foi peu commune influencera René qui ira libérer sa conscience chez le commissaire. 

« Crime et Châtiment » est certainement le film le plus marquant de la carrière du réalisateur Georges Lampin (Les anciens de Saint Loup). D’abord parce qu’il est une nouvelle adaptation d’une œuvre de Dostoïevski, mais également par sa distribution impressionnante : Jean Gabin, Bernard Blier, Robert Hossein et Lino Ventura.  Le réalisateur signe ici une œuvre dont l’atmosphère baigne dans une sorte de chemin entre la satire sociale de l’époque et la retranscription presque religieuse d’une œuvre d’un écrivain russe marquant par le regard sombre et précis qu’il portait sur son pays. Considéré injustement comme un metteur en scène tout juste de qualité, Georges Lampin signe tout de même une mise en scène précise, presque théâtrale qui met en valeur tout le talent de sa distribution, sans faire dans l’exagération.

Porté par un scénario de Charles Spaak (Cartouche), le film suit presque de manière obsessionnelle le déroulement de l’œuvre du romancier. On y retrouve tous les thèmes : L’alcoolisme, la famille, la pauvreté, la richesse, a pitié et le remords. Mais réactualisé à une époque plus contemporaine, l’œuvre prend subitement une autre dimension, les personnages devient plus proches du spectateur, moins noyé dans l’histoire. On comprend alors immédiatement que le réalisateur a voulu toucher l’opinion en montrant finalement un jeune homme de bonne famille qui se retrouve pris au piège d’une impulsion créé par l’amour et la tristesse. Le scénario a l’intelligence de ne pas nous assommer de grands monologue, comme il était fréquent à l’époque, mais au contraire, il donne des dialogues justes et touchants aux personnages, y compris les plus sombres comme celui d’Antoine Monestier, antiquaire riche et frustré d’un physique qu’il a appris à accepter mais qu’il n’assume pas. Un personnage sombre qui préfère payer l’amour que lui donne de très jeunes filles.

Mais « Crime et Châtiment » brille surtout par une distribution qui suit une logique précise dictée par le réalisateur. A commencer par un Robert Hossein saisissant de vérité et de lyrisme. Le jeune comédien assume un style très torturé par sa situation personnelle dans la vraie vie tout aussi tourmentée que celle de son héros (le meurtre en moins). Il y a aussi Gabin, magnifique, ombrageux et charismatique. L’acteur affine son rôle de commissaire de police déterminé et intuitif, qui attendra avec patience que le jeune homme trouve la force de s’avouer. Et puis bien sûr il y a Bernard Blier qui amorce avec ce film, une galerie de personnages ambigus, torturés et malsains qui feront sa réputation et la force de son jeu. L’acteur est remarquable de précision et de sensibilité dans ce personnage qui masque ses vices par une apparente bonhomie et une évidente richesse.  

En conclusion, « Crime et Châtiment » est assurément, un film réussit qui brille par une mise en scène précise et minutieuse, injustement boudée par les critiques de l’époque qui recèle notamment de véritable bonnes trouvailles notamment dans la direction d’acteurs. La distribution est remarquable d’inspiration y compris les seconds rôles comme Lino Ventura par exemple.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Dans l’ensemble l’image est de bonne tenue avec une restauration bien pesée et des contrastes qui donnent une véritable profondeur à l’ensemble. Le film mêlant les flous et les nettetés pour mieux mettre en valeur l’intrigue, l’accent a été mis sur une lumière volontairement en contraste. La restauration est de très grande qualité et vaut d’être soulignée.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Une piste DTS-HD Master Audio 2.0, totalement en accord avec le film et avec ses besoins. La répartition est minutieuse, et les voix ne sont pas trop crachotantes par rapport à l’âge du film. La musique parfois agressive reste tout de même suffisamment en retrait pour ne pas être trop pénible.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 30 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Côté bonus, l’éditeur a décidé de nous faire plonger dans les dessous de ce film avec un documentaire passionnant : « Georges Lampin un réalisateur Mystère ». On pourra ainsi mieux connaitre la personnalité du réalisateur, son parcours, mais également celui des comédiens et ce que le film fut pour eux. L’occasion de voir d’ailleurs Robert Hossein nous parler de ce moment de sa vie où tout n’était pas forcément rose.