Décidée à rejoindre l’armée, Cole, jeune idéaliste, se retrouve affectée dans une prison militaire de haute sécurité. Entre les détenus hostiles, les coéquipiers agressifs, et les règles à faire respecter, son quotidien se révèle vite rude et violent. Sa bulle d’oxygène, c’est l’étrange relation de proximité qu’elle commence à nouer avec l’un des prisonniers. Mais à trop vouloir franchir les limites, Cole joue dangereusement avec le feu…
Est-ce que la prestation dans « Sils Maria » faisait partie de ces accidents qui se transforment en coup de génie ? Avec sa prestation dans « The Guard », il semble que l’actrice Kristen Stewart (Sur la route) semble répondre à la positive. Car comme à son habitude, la comédienne brille par une absence de jeu qui confine à l’amateurisme et qui se limite surtout à quelques mouvements des yeux rien de plus. Totalement transparente d’un bout à l’autre du film, Kristen Stewart est d’une absence redoutable. Aucune nuance, aucune inspiration, elle ne suscite strictement aucune sympathie.
Mais qu’en est il, en fait, du film ? Et bien si le sujet est intéressant : on y parle de l’enfer de Guantanamo, de la façon dont les prisonniers étaient traités et de la manière dont eux réagissaient à leur enfermement, on en tire finalement pas grand-chose. Le scénario ne garde qu’un discours de surface et ne va pas suffisamment en profondeur pour donner une véritable réflexion sur cette prison créée juste après les attentats du 11 Septembre 2001. Et c’est peut-être là le drame ! Fort d’un sujet particulièrement intéressant, le réalisateur ne parvient pas à tirer une réflexion suffisamment fine pour pouvoir rendre le propos intéressant. Tout au plus , le sujet s’intéresse à cette guerre des nerfs permanente qui oppose les deux camps, mais rien de bien constructif pour rassasier le spectateur qui souhaiterais éventuellement y trouver un véritable objet de réflexion sur les méthodes au sein de cet univers carcéral particuliers, dans lequel chacun des prisonniers est liés ou soi-disant lié aux attentats mais qui en revient finalement )à mettre des gens dans une prison sur la simple base de présomptions.
Quant à la mise en scène, Peter Sattler, qui signe là son premier scénario et sa première réalisation, il chercher encore ses marques et ne parvient pas à donner un effet suffisamment oppressant pour que le spectateur puisse s’identifier aux personnages quels que soient leur position dans ce jeu violent qui les oppose. Et le fait d’u rajouter une sorte d’attirance ambigüe, aurait pu être une bonne idée si elle n’était pas noyée par une espèce de moralisation déplacée et gênante dans le sujet. Le réalisateur ne parvient pas à tirer le meilleur de ses acteurs et cela se ressent sur le résultat final.
En conclusion « The Guard » souffre de plusieurs maux, une actrice principale invisible, quasiment transparente. Une mise en scène un peu trop légère pour ne pas être en accord avec un sujet lourd de réflexions et pour finir un scénario qui ne va pas assez loin dans la réflexion, lorsque l’on sait à quel point la prison de Guantanamo suscite encore maintenant le débat.