De la formation d’origine, il ne reste plus que Roger Daltrey et Pete Townshend, mais la musique reste toujours aussi marquante, avec cette surimpression d’émotion déchirée et de force retenue. The Who furent à l’origine de l’une des plus belles pages de l’histoire du rock de tous les temps et ce live devrait être une pièce maîtresse de la collection des fans.
Roger Daltrey et Pete Townshend et leur groupe The Who, ont marqué l’histoire du groupe Anglais par un rock précis et en constante mutation. Pour cette tournée, le groupe n’est en promotion d’aucun album, mais simplement participe à une sorte de tournée nostalgique à travers le monde à la rencontre de fans qui aimeraient bien que ce qui est devenu un duo se remette au travail et nous livre un nouvel album aussi bien pensé que ceux qui ont fait leur légende.. Cette tournée montre un duo vieillissant (particulièrement Roger Daltrey !!!), mais confirme tout de même toutes les qualités scéniques des ses membres. Avec une énergie débordante, chacun assure le show et se donne à fond en essayant d’effacer les marques du temps et des abus en tout genre. Et il faut bien le dire le groupe y parvient assez aisément, en offrant un spectacle énergique ponctué d’interventions truculentes de Pete Townshend, qui ne cesse de tourner en dérision leur musique et l’âge des spectateurs venus acclamé un groupe qui se produisait alors qu’ils n’étaient pas né (Le mystère d’une génération en manque de véritable création ???).
Alors cette tournée est effectivement celle des nostalgiques du groupe, mais également de la reconnaissance d’une nouvelle génération qui y a trouvé une source d’inspiration et un univers qui les emmène chaque fois plus loin avec un goût des harmonies subtiles et des accords simples mais efficace. Les « Who » c’est avant out un groupe qui parle de ces jeunes qui cherchent chaque fois dans le regard de leurs aînés une émancipation, une reconnaissance, et surtout qui refuse de vivre dans les erreurs des anciens pour essayer de voir à travers un avenir jamais totalement limpide (surtout pas à l’époque du groupe). D’ailleurs la formation scénique a prit du sang neuf et est allée cherché chez les proches des uns et des autres, à l’instar de Simon Townshend, le frère de Pete, qui assure la deuxième guitare.
Roger Daltrey parait pourtant en grande forme (même si le temps commence à se voir !), comme à son habitude, il joue de plusieurs tonalité, fait preuve d’une capacité vocale toujours aussi impressionnante, et son jeu de scène si remarquable ne laisse pas indifférent, même si une barrière invisible semble l’empêcher de communiquer avec les autres membres du groupe. Grâce à un montage qui préserve tout de même le système rétinien du vidéaste avec des plans moins hystérique que dans un montage classique, le concert touche son but dès les premières chansons, mais surtout dés que l’on aborde des classiques du groupe tels que « Behind Blue Eyes », « Baba O’Riley » ou encore « Pinball Wizzard » issu de l’opéra Rock ‘Tommy ». Hyde Park se lève alors d’une seule voix et se laisse emporter par l’énergie du groupe.
Aucun regret dans le tracklisting : l’univers des Who y est parfaitement mis en valeur, et même si l’ensemble tourne autour du dernier album, le mythe est présent et solide et les fans plongeront sans hésiter dans ce concert marquant de la carrière du groupe. Les néophytes découvriront, un peu circonspects peut-être l’énergie et la musique du groupe Londonien. Les voix de Daltrey et de Townshend résonnent dans le stade et offrent un concert de rock précis, froid et presque brutal comme seul The Who savait le faire !
En conclusion, « The Who Live at Hyde Park » est un film qui permet de retrouver le groupe en live. Un grand moment pour les fans et une occasion unique pour les néophytes de retrouver ce groupe mythique.