Oubliée, fantasmée, mythifiée, la Gaule n’est pas celle qu’on imagine. Il est temps de découvrir son vrai visage. En 90 minutes et grâce aux prodiges de l’animation, cet ambitieux docu-fiction lui redonne vie.
Et bien oui, nous n’en n’avons pas forcément conscience, mais, bien que les gaulois soient nos ancêtres, que l’on présente Vercingétorix comme le premier grand chef de notre pays, les Gaulois restent un mystère quasiment entier, encore actuellement. En effet difficile de dire avec précision quelles étaient leur coutumes funéraires ou leurs réelles croyances. Certains objets, certaines découvertes nous permettent décerner un peu plus à chaque fois ce qu’étaient ces ancêtres, plus connus sous le prisme d’une bande dessinée à succès, mais au final très peu de précision. En fait on en sait plus sur leurs ennemis (et amis, également) les romains !
Car la première difficulté de ce peuple formé de plusieurs tribus parfois dissonantes, c’est qu’ils ne notaient rien, tout se transmettait par la voix, comme dans les anciennes civilisations du Moyen-Orient, les gaulois ne consignaient rien à l’écrit, et il fallut attendre bien loi après Alésia pour que les coutumes romaines permettent aux Gaulois de parler d’eux.
Et c’est tout l’objectif de Samuel Tillman (Ca rend heureux) que de donner à travers le symbole que représente la bataille d’Alésia un éclairage nouveau et plus précis sur cette civilisation qui ne devrait pas nous être si lointaine que cela. A travers le regard d’un personnage fictif, le réalisateur nous apporte des faits et des informations surprenantes sur les us et coutumes de nos ancêtres. Sans être jamais dans la caricature et empreint d’une grande tendresse pour ces hommes qui se battirent pour trouver une identité commune et dont la fierté ne semblait jamais faiblir, il captive et entraîne les spectateurs dans un cours d’histoire passionnant et parfaitement maîtrisé, mêlant habilement l’animation et les prises de vues réelles d’objets et découvertes principales autour de la communauté gauloise.
Et c’est certainement le choix de l’animation qui est le plus payant dans ce programme car il donne au documentaire une texture à la fois particulière et fascinante pour narrer une histoire que l’on pensait connaitre et qui au final se révèle pleine de surprise. La mise en scène, si elle peut parfois paraître un peu austère, n’en n’est pas moins efficace de passion et de tendresse pour des hommes déterminés à faire reculer un empire assoiffé de pouvoir et de détermination. Le choix du « Motion Capture » confère aux personnages une véritable profondeur et un relief remarquable qui les rendent comme échappés du passé pour mieux nous éclairer sur la grandeur des gaulois, qu’une défaite à finit par faire naître.