La taverne de la Jamaïque

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Jamaica Inn
Genre
Pays
UK
Date de sortie
06/04/2016
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Charles Laughton, Erich Pommer
Scénaristes
J.B. Priestley, Sidney Gilliat, Joan Harrison
Compositeur
Eric Fenby
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
99
Support
Critique de Julien Sabatier

L’histoire

Une jeune femme rend visite à sa tante, tenancière d’une auberge servant de repaire à une bande de brigands. Presque aussitôt, elle se retrouve embringuée dans une sinistre affaire.

Critique

En juillet 1938, Alfred Hitchcock signe un contrat avec le producteur américain David O. Selznick et s’ouvre ainsi les portes d’Hollywood. En septembre et octobre de la même année, il prend néanmoins le temps de réaliser La taverne de la Jamaïque (Jamaica Inn). Ce vingt-troisième long-métrage sera le dernier tourné en Grande-Bretagne et mettra un point final à ce que l’on appelle « la période anglaise » d’Hitchcock.

Tiré d’un roman de Daphné du Maurier (L’auberge de la Jamaïque, publié en 1936), auteure dont Hitchcock adaptera d’autres écrits (Rebecca, Les oiseaux), Jamaica Inn est un titre relativement méconnu. Réputé mineur, il est (quasi) unanimement considéré comme l’un des Hitchcock les plus faibles. Son réalisateur lui-même ne le tenait pas en haute estime, loin s’en faut. Il faut dire que Hitch avait subi les caprices d’un Charles Laughton intrusif en tant que producteur et exaspérant en tant que comédien (il incarne ici le fourbe et mielleux Sir Humphrey Pengallan). Avec le recul, on peut considérer que La taverne de la Jamaïque a surtout fait les frais de la mise en perspective. Comparé au niveau stratosphérique des œuvres tournées ensuite par Hitchcock, le métrage fait rétrospectivement pâle figure. Forcément ... tout est relatif. Le film est-il pour autant intrinsèquement médiocre ? Non.

Sans être un titre génial (mais qui oserait prétendre le contraire ?), La taverne de la Jamaïque reste un spectacle plutôt plaisant. Quoiqu’un brin théâtral, il tient la route et ne s’avère jamais désuet malgré son âge vénérable. Véritable film de genre, il brille par son ambiance crapuleuse. Il s’attache en effet à dépeindre un microcosme dans lequel une bande de brigands dépenaillés est alliée à un notable suffisant. Tout ce petit monde gravite autour de la fameuse « Jamaica Inn », une auberge borgne et isolée. Un endroit peu recommandable dont Hitchcock exploitera à merveille la bizarre topographie (joli décor tortueux). Hitch livrera aussi de beaux moments (les meilleurs du film) lors de séquences « extérieures » (c’est du studio) nocturnes, humides et venteuses. Empruntant souvent au cinéma expressionniste allemand (qui fait partie de son ADN artistique), le gros Alfred livrera ainsi son lot de scènes esthétiquement fastes (on pense surtout à l’embuscade tendue par les bandits dans une petite crique). Notons, pour finir, que, sur le plan thématique, le film n’offre que peu de similitudes avec les principaux thèmes hitchcockiens si ce n’est un certain goût pour les apparences trompeuses, le double-je(u), les faux-semblants (voir les personnages de Trehearne et Pengallan).

Verdict

Avant tout destiné aux complétistes du grand Hitchcock (historiquement, cela reste une œuvre charnière), La taverne de la Jamaïque offre néanmoins un spectacle cinématographique agréable plus de soixante-quinze ans après sa sortie.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.37:1
Une qualité technique époustouflante. Issu de la version restaurée 4K de 2014 (pour les 75 ans du film), le master offre un spectacle visuel d’une facture irréprochable. Le piqué est impressionnant pour un film sorti en 1939 et la photographie noir et blanc s’avère parfaitement restituée (le joli grain d’époque est soigneusement préservé). Voilà donc un travail exemplaire (une constante chez Carlotta) dont on aimerait voir bénéficier tous les classiques. Impeccable.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Anglais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
 
 
 
Un son de haute volée. Là encore, pour un film de 1939, le résultat est assez bluffant. Le rendu est limpide, tonique et bien équilibré. Une belle restitution, en PCM 1.0 et surtout en DTS HD Master Audio 1.0, format qui offre ici davantage d’ampleur et nous plonge encore mieux dans le film. Du beau travail, rien à redire.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 14 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

- Naufragés en studio (13 minutes) : Auteur d’un ouvrage sur Alfred Hitchcock, Donald Spoto replace le film dans son contexte et en livre une analyse pertinente. Le tout est servi avec un petit ton professoral assez plaisant. Un bonus bref mais complet. Intéressant.

- Bande annonce (1 minute).