Tout le monde connaît le Commissaire Gordon, valeureux adversaire des plus dangereux criminels, un homme dont la réputation rime avec "loi" et "ordre". Mais que sait-on de son histoire ? De son ascension dans une institution corrompue, qui gangrène une ville comme Gotham, terrain fertile des méchants les plus emblématiques ? Comment sont nées ces figures du crime, ces personnages hors du commun que sont Catwoman, le Pingouin, l'Homme-mystère, Double-Face et le Joker ?
Bon, alors, oubliez tout ce que vous pensiez connaitre sur Batman et sa cité Gotham. Car la série des créateurs de « Gossip Girl » et « les Experts », a décidé de vous raconter l’enfance de Bruce Wayne ainsi que les circonstances qui ont fait naître les criminels célèbres du Comic Book : Pingouin, Catwoman, l’Homme Mystère, Double face ou encore le Joker. Tout cela dans une atmosphère très proche de l’univers du héros pour ne pas trop nous décontenancer, par une intrigue qui fait fi de toutes les informations distillées au fil des BD, des Films et autres adaptations télévisuelles. Car dans la série Catwoman a le même âge que Bruce Wayne et se promène déjà comme un chat dans les rues de Gotham, Pingouin est un sous-fifre belliqueux et Gotham appartient à trois gangs rivaux qui s’opposent sans vergogne. Du coup, après avoir visionné l’ensemble des Batman initiés par Tim Burton, puis ceux réalisés par Christopher Nolan et enfin le dernier Zak Snyder, difficile de plonger dans un pilote, qui passe son temps à enfiler les perles de présentations des personnages que l’on va suivre sur 22 épisodes.
Hors-donc, après avoir accepté le consensus, que les méchants emblématiques existaient déjà lorsque Bruce Wayne a perdu ses parents, nous décidons de nous laisser porter par une intrigue qui met tout de même un peu de temps à démarrer, mais parvient, passé l’épisode 3 à nous embarquer dans cette lutte sans merci que se mènent les méchants de la ville pendant que le gentil James Gordon de GCPD poursuit ses enquêtes et multiplie les numéros de bravoure pour sauver la veuve et l’orphelin. On l’aura très vite, compris, les concepteurs marchent sur des œufs et leur force de frappe semble moins puissante que celle de Marvel, qui assume volontiers un côté très propre et très Disney. Alors les auteurs préfèrent la jouer doucement et prennent leur temps pour mettre en place leurs personnages et les faire évoluer au fil des épisodes. Et d’un seul coup, à la moitié de la saison, la série devient captivante, on découvre des personnages attachants et des environnements sombres dans lesquels évoluent des gentils et des méchants qui ne sont pas avares de mauvais coups.
Du coup le spectateur se laisse prendre au jeu en attendant que le joker (Méchant emblématique) fasse enfin son apparition et, difficile de ne pas saluer l’intelligence des scénaristes, dans la manière dont ils introduisent ce personnage, forcément attendu au tournant. Pendant ce temps, Bruce Wayne se reconstruit et tente de trouver un sens à son existence en compagnie de son fidèle majordome : Alfred. Et c’est peut-être là que la série manque le plus de point. Car, chaque spectateur attend un appel du pied au super-héros, mais attend en vain, car le sujet de la série est de raconter l’avant Batman, comment la cité s’est laissé gangrener par la mafia et comment elle a sombré dans le chaos.
On l’aura donc compris, « Gotham », si elle ne rate pas totalement son entrée dans la cour des séries américaines et qu’elle mérite d’être vue pour l’intelligence de son approche des personnages, mérite tout de même de faire ses preuves, tant dans le « Cliffhanger » que dans les attentes du public, pour qui Gotham est avant tout la cité de « Batman ». Il faudra donc beaucoup d’imagination et de subtilité pour arriver, dans la prochaine saison, à garder ses spectateurs intactes.