Une bouteille jetée à la mer, repêchée et
oubliée dans un commissariat des Highlands. A l’intérieur, un appel au secours
écrit en lettres de sang et en danois. Lorsque le message échoue au Département
V de la police de Copenhague, chargé des dossiers non élucidés, les années ont
passé... L’imprévisible Carl Mørck, Assad, son assistant syrien au flair
infaillible, et Rose, leur secrétaire, vont-ils prendre au sérieux ce SOS ?
Le cinéma Danois commence à se faire plus présent
dans notre panorama télévisuel ou cinématographique, notamment à travers les œuvres
de Lars Vin Trier (Nymphomaniac) ou encore Thomas Vinterberg (Festen), mais ces
œuvres relevant d’un principe de cinéma valorisé par ses auteurs : le dogme,
l’avait rendu un me austère et pas forcément grand public. Il aura fallu attendre
Niels Arden Oplev et son adaptation de la trilogie « Millenium » de
Stieg Laissons, pour que le cinéma Danois se montre sous un autre jour. Un cinéma
grand public, plus sombre, plus radical, mais surtout d’une efficacité
redoutable. Avec « Les enquêtes du département V », c’est une nouvelle
série de romans populaires qui sont adaptés.
Et pour ce troisième volume, l’inspecteur Carl
Morck et son assistant Assad vont enquêter sur des disparitions d’enfants aux circonstances
inquiétantes. Une enquête déclenchée après qu’en militaire ait trouvé ne
bouteille à la mer. Sur cette base-là, le scenario va dérouler une intrigue particulièrement
efficace qui va tenir le spectateur en haleine du début à la fin. Car outre une
trame particulièrement bien écrite, le scénariste Nicolas Arcel (Les enquêtes
du département V : Profanation) s’appuie
sur le roman de Jussi Adler-Olsen et en profite tranquillement par distiller une
certaine critique de la société Danoise et notamment d’un certain racisme
latent.
Et c’est avec brio que le réalisateur Hans Petter
Molland, reprend le flambeau des deux précédents volumes. Il signe une mise en scène
rigoureuse, précise et donne un aspect plus spectaculaire à la licence, tout en
gardant une certaine pression sur le spectateur. Ce dernier se laisse embarquer
dans l’enquête et ne parvient pas à s’en dégager avant un final particulièrement
bien filmé. Le rythme lent du début permet de faire un parallèle avec la psyché
du héros, mais au fur et à mesure que le film avance, la camera se fais plus
distante et le montage plus dynamique pour mieux captiver le spectateur.
Pour finir, il est bon de parler de la distribution qui se révèle particulièrement
inspirée, à l’instar de Nikolaj Lie Kaas, qui interprète le héros avec une
remarquable intensité. Dans ses doutes, dans ses certitudes, mais également
dans ses frayeurs. Même constat avec Fares Fares qui interprète l’assistant Syriens,
avec Une certaine grandeur et un jeu d’une complexité touchante. Ce troisième
volet confirme tout le bien que l’on pouvait penser du cinéma Danois.