Craignant que Superman n'abuse de sa toute-puissance, le Chevalier noir décide de l'affronter : le monde a-t-il davantage besoin d'un super-héros aux pouvoirs sans limite ou d'un justicier à la force redoutable mais d'origine humaine ? Pendant ce temps-là, une terrible menace se profile à l'horizon…
L’un des films les plus attendu de l’année débarque sur nos écrans, un film qui lance aussi une année durant laquelle les super-héros de tous bords vont se succéder. C’est donc : « Batman vs Superman : L’aube de la justice » qui ouvre le bal. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il le fait avec toujours autant de force, de musique à marche forcée et d’effets spéciaux à foison. Pour autant est-ce que cela en fait un bon film ? Et bien pas si sûr ! Car si Zack Snyder a compris que son précédent « Man of Steel » donnait mal à la tête avec une séquence finale de plus de 45 minutes de combats où tout explosait à tout va, il semble tout de même avoir été dépassé par une histoire qui se devait d’introduire la licence qui viendra faire une concurrence directe à la suprématie Marvel. Et le réalisateur, pour les besoins de clarté et de trait d’union avec la trilogie de Christopher Nolan (également producteur du film) y va de ses flash-back, rajoute des scènes explicatives dans chaque recoins, pour chaque personnage, au point qu’à un moment donné le spectateur ne sait plus où donner de la tête, ni où le réalisateur veut nous emmener.
Du coup les scènes s’accumulent, avec un intérêt plus ou moins certains et les effets sont répétés à l’infini, Superman arrive toujours de la même manière que ce soit dans le ciel ou sur la terre, on le voit flotter dans les airs ou tomber un genoux à terre. Il ne se déplace jamais sans passer le mur du son et lorsqu’il combat quelqu’un c’est toujours en lui fonçant dessus. Même constat pour Batman qui ne semble rien faire d’autre que de conduire en explosant tout sur son passage, alors qu’il reproche, dans un certains sens, à Superman, les victimes des combats dans le film précédent. Quant à Wonder Woman, hors mis son costume qui la fait plus ressembler à Xena la guerrière qu’à l’icône que l’on avait en mémoire, elle ne combat qu’en glissant sur le sol. Alors tout ça c’est bien joli mais ce ne fait pas un bon film pour autant, surtout lorsque celui-ci dure plus de deux heures trente.
Et côté scénario, force est de constater que les scénaristes Chris Terrio (Argo) et David S. Goyer (Man of steel) nous offre une histoire confuse qui veut trop en dire et pas assez en même temps. Le scénario introduit les personnages, monte une histoire qui se veut l’introduction de la future Justice League, mais oublie de mieux cerner Lex Luthor et ses véritables desseins. De la même manière, le dualité entre les deux super-héros trouve une issue bien maladroitement amenée, au point que l’on ne peut que ressentir une certaine frustration d’avoir attendu près de deux heures pour en arriver là. Mais surtout, l’ensemble manque terriblement d’humour ! L’atmosphère y est lourde, pour ne pas dire plombant. Pas un moment de détente si ce n’est le personnage de Lex Luthor, interprété par un Jesse Eisenberg (American Ultra) innovant et inspiré.
Pour le reste de la distribution Henry Cavill (Agents très spéciaux : Code U.N.C.L.E.) fait le job avec toutefois une certaine distance, qui ne laisse pas beaucoup de possibilité de faire un trait d’humour et de légèreté. Et Ben Affleck (Will Hunting) contre toute réticence s’en sort plutôt bien dans le rôle d’un Bruce Wayne submergé par sa colère et aveuglé par le doute imposé par la présence de son imposant adversaire. Quant à Gal Gadot (Triple 9), son rôle n’est pas particulièrement bien amené et son importance dans le film est assez discutable. Toutefois il permet au studio de mettre les premières pierres d’un film qui ne semble jamais vouloir voir le jour.
Pour conclure, si Zak Snyder possède indiscutablement une signature visuelle, et cela se voit encore dans ce « Batman Vs Superman : L’aube de la justice », le résultat n’en demeure pas moins décevant par un scénario qui veut trop en dire et pas assez. Du coup le film souffre de longueurs et sa durée est assez difficile à supporter. Côté mise en scène le réalisateur accumule les codes pur chacun des personnages qui finissent par devenir ridicules et lassant. L’introduction de « la ligue des justiciers » n’est donc pas une réussite en soit et aurait mérité un peu plus de finesse et surtout un peu plus de légèreté pour que l’ensemble soit satisfaisant.
Côté Bonus, on peut donc, à notre grande surprise, découvrir une version longue du film de Zak Snyder. Alors, c’est vrai que le ce film avait été critiqué par son manque de clarté dans la narration, mais aussi pour sa durée. Du coup une version longue nous laisse un peu dubitatif, et après le visionnage, difficile de ne pas se dire que la déception est toujours d’usage. La scène dans laquelle Superman rêve de son père est toujours aussi mal amenée, le rythme y est toujours aussi pesant, la narration se perd dans une redite étouffante qui ne parvient jamais à totalement nous embarquer.
Au final c’est une perte de temps supplémentaire et une véritable déception de voir le personnage de Wonder Woman si mal écrit et la prestation de Ben Affleck apparaît encore un peu plus très en dessous de ce à quoi on s’attendait. L’acteur ne parvient jamais à donner à son personnage cette profondeur, cette dualité qui le rend si différent des autres. Et puis, il y a ce retournement de situation grotesque où Batman se rend compte que Superman est un gentil !!! On est dans le ridicule absolu ! Sans parler de scènes étirées en longueur, d’une lenteur désarmante et d’un faux manichéisme. Donc non, décidemment non, même en version longue : « Batman vs Superman : L’aube de la justice » apparait comme un immense gâchis. Une inquiétude tout de même : Toutes les futures sorties DC Comics seront sous le contrôle de Snyder !!!
Dans la section bonus viennent ensuite plusieurs reportages qui tentent de mieux faire comprendre au vidéaste les choix narratifs et surtout la recherche visuelle des équipes ayant travaillé sur « Batman Vs Superman ». Et de manière assez surprenante (mais pas tant que ça en fait !!!!), « L’union des plus grands », nous présente chacun des personnages importants du film : Superman, Batman, Wonder Woman, mais surtout le documentaire présente les futurs personnages à venir, ceux que l’on aperçoit dans le film : Flash, Aquaman et Cyborg, mais également ceux que l’on verra dans le prochain DC Comics attendu : « Suicide Squad ».
« Des Hommes et des Dieux : La rencontre des Titans » revient donc sur cette incroyable aventure que de réunir les deux icones de la galaxie DC Comics. à grand renfort de supports historiques qui reprennent les origines de l’un et de l’autre, mais également leur rencontre dans les pages de la firme. C’est intéressant, même si parfois, aux vues du résultat, l’excitation de l’équipe ne parvient pas à effacer la déception particulièrement lorsque Geoff Johns le producteur délégué nous parle de l’élément qui fera que Batman et Superman vont s’allier contre le méchant Luthor.
« La Guerrière, le Mythe, La magnifique », on l’aura bien compris, ce reportage nous parle de Wonder Woman avec une excellente idée que celle de parler de l’arrivée de cette superhéroïne dans une horde de héros masculins qui n’étaient pas prêts à se laisser prendre la place. Après avoir introduit la belle Woman dans la BD, le reportage parle donc de son arrivée dans le film et des choix opérés (que je ne partage pas forcément !) sur le costume et sur sa place dans le film.
« Créé pour foncer : La nouvelle Batmobile », à chaque réalisateur, sa nouvelle équipe et à chaque nouvelle équipe, sa nouvelle vision des accessoires à disposition du superhéros. Et bien voilà, c’est chose faite avec ce reportage qui revient sur les modifications apportées à la Batmobile, qui n’a cessé de changer à mesure que les films avançaient.
« La Batcave », toujours dans la lignée du précédent reportage, celui-ci s’intéresse aux décors et particulièrement à la Batcave. Une conception à laquelle a participé Patrick Tatopoulos, le chef décorateur français qui avait déjà œuvré sur des films tels que « La belle et la bête » de Christophe Gans ou encore « 300 : La naissance d’un empire » de Noam Murro.
« Superman Complexité et Vérité » est évidemment un focus sur le héros. Un focus qui met d’ailleurs en avant les différentes modifications apportées au costume du héros comme ces écritures Kryptoniennes, que le spectateur de peut pas voir à l’écran mais qui viennent démontrer, à juste titre, l’obsession du détail de l’équipe.
« Batman : Austérité et rage », même chose que précédemment mais avec Batman et notamment l’évolution du costume, de manière à le rendre cohérent avec le personnage et sa nouvelle mission.
« La force du poing ». Bon alors voilà un bonus intéressant et amusant, qui reprend chacune des caractéristiques des héros et donne des informations chiffrées du combat entre les deux. Leurs tailles, la différence de capacités de combat en fonction de leurs spécificités etc….
« L’empire de Luthor ». Il aurait été injuste de ne pas parler de la prestation de Jesse Eisenberg (The Social Network) dans le rôle de ce psychopathe de renom, et ennemi juré de Superman. Avec intelligence et connaissance les auteurs mettent en lumière les différentes facettes du personnage et son évolution à travers les différentes aventures de Superman, depuis sa création.
« Sauver les Chauves-souris », un ultime reportage qui entraîne l’équipe dans la sauvegarde des chauves-souris.
Juste pour conclure, une remarque qui laisse un peu dubitative, il semble tout de même que l’équipe ait réalisé une nouvelle aventure de Batman, tant les bonus se focalise beaucoup sur lui, jusqu’à cet ultime reportage autour des chauves-souris. On se serait don trompé de film, c’est peut-être ça la réponse !