Clavius, un puissant tribun militaire romain, et son aide de camp Lucius sont chargés de résoudre le mystère entourant ce qui est arrivé à un Hébreu nommé Yeshua après sa crucifixion. S’ils veulent empêcher une insurrection à Jérusalem, ils doivent à tout prix mettre fin aux rumeurs assurant qu’un Messie est revenu d’entre les morts...
Bon, il y a forcément un intérêt de prendre le sujet de « la Résurrection du Christ » par le prisme d’une enquête menée par un militaire romain dont la mission est avant tout de retrouver le corps de cet homme que les notables juifs veulent voir disparaître tant il a suscité de son vivant les passions et les colères, pour ne pas en faire un égal de Dieu, une fois sa mort et donc sa résurrection annoncée. Quand, en plus, le film est réalisé par Kevin Reynolds que l’on connait surtout pour ses collaborations avec Kevin Costner sur « Robin des Bois, Prince des Voleurs » ou encore « Waterworld », on arrive à se dire que le film a des chances de trouver un discours qui soit à la hauteur de l’idée.
Mais voilà, c’est l’idée et la mise en scène qui sont quelque peu problématiques ! Car outre le fait qu’elle vienne d’un scénariste associé à la maison de production « Affirm Films » spécialisée dans la production de films catholique porteurs de valeurs morales et spirituelles, dont on sait qu’elles ont un certain poids sur les américains, « La résurrection du Christ » est avant tout une nouvelle relecture sans beaucoup de relief du nouveau testament. Ici, on comprend très vite la position des romains, mais surtout dès les premiers plans on imagine aisément que le film ne va pas aller peser le pour ou le contre mais qu’il ira dans le sens religieux de la chose. Et c’est là que l’affaire se corse, car on aurait aimé, à coup sûr un discours moins lisse, une mise en scène moins rigoriste et un jeu d’acteur plus en nuance.
Car il est toujours là le problème dans ces films catholique que les américains réalisent par pelleté sur la bible ou sur les valeurs chrétiennes, c’est qu’ils ne peuvent s’empêcher dans sombrer dans les béatitudes dégoulinantes. Et c’est effectivement le cas dans ce film ! Si la première partie, celle qui se passe au moment de l’exécution de Jésus, on se retrouve dans un péplum classique qui ne manque pas d’intérêt avec une mise en scène assez dynamique et bien rythmée qui permet au spectateur de se laisser porter. Dés lors que l’on passe à la résurrection, on glisse inlassablement vers le film religieux avec ses regards illuminés et des choix qui frôlent le ridicule, comme par exemple la scène où le tribun rentre dans la maison où il découvre Jésus entouré de ses apôtres qui lui font des câlins et lui parlent avec une expression proche de la débilité.
Et c’est peut-être du côté de la distribution que les meilleures choses apparaissent : Joseph Fiennes (Shakespeare In Love) nous fait oublier sa pauvre prestation dans la série « Camelot » aussi oubliable que détestable, pour incarner un tribun tout en gravité en souffrance et en illumination. Alors effectivement on pourra toujours lui reprocher la dernière partie du film, mais il semble que toute l’équipe se soit laissé prendre au jeu de l’illumination collective. Seul, le jeune
Tom Felton (Harry Potter) semble tirer totalement son épingle du jeu, avec une prestation qui parvient à laisser de côté l’aspect renversant du sujet pour se concentrer sur celui d’un jeune homme ambitieux et étranger à cette guerre spirituelle naissante.
En conclusion, « La Résurrection du Christ » est un film religieux qui ne parvient toujours pas à sortir de l’ornière de l’illumination et se retrouve plombé par une sorte de mysticisme pesant qui ne sert finalement pas le film mais plonge au contraire la mise en scène dans la mièvrerie la plus absolue, particulièrement dès lors que Jésus apparaît après sa résurrection. Une punition !