Résumé
Pour assouvir un besoin de liberté, Teddy décide de partir loin du bruit du monde, et s’installe seul dans une cabane, sur les rives gelées du lac Baïkal. L'isolement est rompu par Aleksei, un Russe en cavale qui vit caché dans la forêt sibérienne depuis des années.
Critique
Librement inspiré du libre de Sylvain Tesson, le film de Safy Nebbou ajoute une intrigue absente du livre (mais présente dans une autre œuvre de l'auteur), car le cinéma a besoin d'histoire. Cet ajout peut être vécu comme une trahison de l’œuvre littéraire pour certains. L'essentiel de l'histoire est dans le résumé ci-dessus, je ne vais pas disserter sur le scénario, il est suffisant pour ce film, car l'intérêt va bien au-delà de l'histoire.
Personnellement, j'ai adoré le film. Tout simplement parce qu'il réussit l'alchimie parfaite entre l'histoire, l'image et le son. Tout est équilibré entre le jeu d'acteur de Raphaël Personnaz, la mise en scène inventive de Safy Nebbou et la musique d'Ibrahim Maalouf. Le film arrive a amener plein de sentiments par rapport à l'aventure du héros, mais aussi à magnifier les paysages sibériens.
À la base, filmer de la glace, quelques collines et une baraque en ruine peut se faire à minima, mais Safy Nebbou a réussi à nous étonner sur la plupart des plans. La caméra est tantôt posée, parfois quelques mouvements de travelling, mais aussi des drones vertigineux. Et c'est comme cela que l'on se dit que ce film aurait dû avoir le droit à une sortie moins confidentielle au cinéma, car l'image s'exprime sur grand écran.
La direction d'acteurs est très bonne. Certes, quelques larmes sont amenées un peu maladroitement, mais le jeu des acteurs de différentes nationalités est bon.
Nous avons eu un gros coup de cœur pour la bande originale qui utilise aussi bien les orchestres classiques que l'électronique plus musclée. Quel que soit le style de musique, l'osmose avec l'image est complète. Le son ne vole pas la vedette à la vision, mais chacun se complètent signe d'une bande originale composée sur la base des rushs. C'est de plus en plus rare d'avoir une bande originale de cette qualité.
Enfin, l'histoire dont nous avons tenté de ne pas trop dévoiler les rebondissements est aussi un prétexte à mettre en scène le lac Baïkal, les forêts de Sibérie et ces paysages froids et glaçants. Ah ces paysages, cette musique, ces personnages, cette manière de filmer... finalement le film de Safy Nebbou prend aux tripes et transporte loin, très loin de toutes ces productions formatées. À voir et à revoir !
Une image de toute beauté avec une définition incroyable, des couleurs magnifiques et très peu de pixels parasites pour nous rappeler que le Blu Ray nécessite une compression vidéo. Le nombre de pistes audio étant limité, une bonne part de l'espace disque est destiné à l'image et ça se voit.
Menus animés et sonorisés avec de bons bonus cumulant une petite demi-heure de suppléments.
- Rencontre avec Sylvain Tesson, l'auteur du roman qui a inspiré le film.
- Durant une vingtaine de minutes, une excellente interview de l'équipe du film mêlant humour, anecdote de tournage (producteur, réalisateur, acteur principal et compositeur).