Nouvelle version de la comédie surnaturelle S.O.S Fantômes avec un casting féminin. Les fantômes n’ont qu’à bien se tenir !
Depuis près de 30 ans les fans de SOS fantômes attendaient le retour de leurs héros sur le grand écran. L'annonce d'un nouvel opus avec Ivan Reitman et Dan Aykroyd toujours à la production laissait espérer de grandes choses. Mais l’annonce de Paul Feig à la réalisation ne fut en rien considéré comme une bonne nouvelle, tant le réalisateur, s’il a pu briller par ses travaux pour la télévision, au cinéma son association avec l’actrice Melissa McCarthy (Spy) tourne en rond depuis un bon moment. Et comme l’actrice est également annoncée à la distribution, tout cela ne laisse rien augurer de bon. D'ailleurs plusieurs mois avant sa sortie, « SOS Fantomes » battait le record de « J’aime pas » et « Pas envie de le voir » sur la toile après la mise en ligne de sa bande annonce.
Alors, bien sûr ! Les grands esprits ont commencé à parler d'une éventuelle misogynie, d'une envie d'une certaine catégorie de spectateurs de ne pas voir SOS Fantômes se transformer en équipe féminine. Pourtant cette idée de créer une équipe intégralement féminine n’est pas sans être dénué d’intérêt, très loin de là, c’est peut-être la meilleure inspiration du film. Car pour la suite, le film se noie dans un humour très bas étage qui plombe le rythme narratif en permanence. Pourtant, le scénario n’avait pas rougir face aux deux volumes précédents. Paul Feig et sa coscénariste Katie Dippold (Les flingueuses) ont su créer une trame qui soit, à la fois un hommage aux deux premiers films, mais également une histoire originale qui mêle les scènes fantastiques, drôlement horrifiques, avec des moments plus centrés sur l’humour du duo. Mais ce sont justement ces séquences qui viennent plomber le rythme du film, d’abord parce qu’ils ne sont pas particulièrement drôle mais en plus parce qu’ils durent une éternité.
Et d'ailleurs dès les premières minutes de « SOS Fantômes version 2016 » on comprend tout de suite ce qui va être problématique dans ce film. À commencer par des scènes pas forcément très recherchée qui s'étirent sur la longueur et viennent casser le rythme sur un détail qui ne fait rire certainement que les auteurs. Il suffit pour cela de s'arrêter sur la scène du laboratoire lorsque les héroïnes se retrouvent pour la première fois et qu’Abby (Melissa McCarthy) et Jillian (Kate Mckinnon) décident de faire écouter leur première rencontre avec un fantôme qui n’est e fait qu’un pêt. Le résultat est sans appel : Ce n'est pas drôle, on s'ennuie ferme au point d’en éprouver un sentiment de gêne assez violent. Ou encore celle où Dean (Steve Higgins) refuse de les financer et joue avec ses doigts d’honneur. C’est long, ça n’en finit pas et on aimerait bien passer aux fantômes à proprement parlé. Hormis cela dès que le réalisateur rentre sur le terrain de l’aventure « Ghostbusters » il signe une mise en scène inventive et juste avec d’excellentes idées qui fourmillent de caméos et autres références aux films précédents qui ne sont pas sans faire leur petit effet : La préparation de l'outillage qui servira à chasser puis à lutter contre l'invasion forcément annoncée, les personnages secondaires, comme par Kevin (Chris Emsworth), beau gosse complètement idiot qui vient rajouter un peu de Pep’s à l’ensemble et amène surtout une véritable plus-value humoristique, les autres personnages qui ne croient pas en l'existence des Fantômes et qui remettent systématiquement en doute les capacités de l'équipe de « SOS fantômes ». De ce point de vue-là, le film est réussi et tient ses promesses. Si vous avez eu la chance (ou la malchance !) de voir le film au cinéma l'édition proposée par l’éditeur offre une version longue qui plonge un peu plus le spectateur dans cette léthargie dubitative, qui font de « SOS Fantômes 2016 », un ratage malheureux.
On remarquera que dans cette analyse du film il est nullement fait question d’une aversion pour cette équipe féminine qui, encore une fois, était une excellente idée, mais qui se révèle au final très très mal exploitée, et ouvre, au contraire la porte à de l’humour bas de gamme, sans aucun intérêt, qui, au lieu de porter le film, le fait sombrer dans l’ennuie. Et même les apparitions des acteurs historiques des deux premiers « SOS fantômes » : Bill Murray, Dan Aykroyd et Ernie Hudson (Sans oublier le clin d’œil à Harold Ramis, décédé avant le tournage) n’arrivent pas à sauver le film d'un naufrage humoristique auquel on ne pouvait bien évidemment pas forcément s'attendre.