Lorsque le clown engagé pour animer l'anniversaire de son fils leur fait faux bond, un père de famille doit prendre la relève et lui-même revêtir un déguisement de clown pour assurer le spectacle. Mais très vite, il réalise que le costume est devenu une seconde peau dont il ne pourra se débarrasser. A moins d'accomplir une mission macabre.
Ce qui est amusant avec « Clown » c’est d’abord sa genèse. Car tout est parti d’une fausse bande annonce concoctée par des étudiants en cinéma qui annonçait le nouveau film d’Eli Roth. Lorsque le réalisateur producteur eut vent de cette histoire, il s’est précipité sur Youtube et y a découvert une histoire de clown cannibale dont il serait le réalisateur. Mais, au lieu d’entrer dans une colère noire, il décide au contraire d’appeler les petits plaisantins et de leur proposer justement de produire leur film qu’ils écriraient et réaliseraient sur la base de leur fausse bande annonce. Du coup les deux étudiants, n’ont plus eu qu’à plancher sur une histoire d’un clown un peu particulier qui pourrait ressembler à celui de Stephen King dans « It ».
Sauf que là le scénario, ne parle pas d’une créature démoniaque déguisée en Clown pour attirer les enfants, que nenni, les deux scénaristes Jon Watts et Christopher Ford, on au contraire imaginé un costume de clown qui, dès lors qu’il est enfilé ne peut plus se retirer et transforme sa victime en monstre sanguinaire et cannibale. On l’aura donc très vite compris le film, ne va effectivement pas plaire à ceux dont la seul vu d’un clown suscite la panique, mais il va ravir tous les autres qui vont y voir l’occasion de se faire peur un grand coup.
Car tout y est dedans, et notamment des références à des personnages qui ont marqué les esprits par leur cohérence, à commencer par le Joker interprété par le regretté Heath Ledger, dont le maquillage reste encore une référence pour tous les maquilleurs en manque d’inspiration. Le maquillage du clown de Jon Watts est effectivement une référence évidente au Joker de Ledger, et plus le film avance, plus il fait son effet. Et la mise de Watts, va d’ailleurs dans ce sens en entraînant doucement mais surement son personnage et en maîtrisant totalement les incohérences propres aux films d’horreur, notamment la fin dont on ne dira pas plus mais qui laisse toujours une question en suspens. Le rythme et la dynamique de la mise en scène viennent faire le reste et le film se révèle redoutablement efficace.
Côté distribution, il n’y a pas grand-chose de sensationnel à dire si ce n’est qu’Andy Powers (Blue Bloods) livre une prestation à la hauteur de l’ensemble en interprétant ce personnage prisonnier du costume qui tente tout de même de s’en débarrasser. Face à lui
Laura Allen (NCIS : Nouvelle Orléans) fait le job et assure la partie héroïque et féminine du film en mère courage et épouse aimante et dévouée.
En conclusion, « Clown » est une excellente surprise par un scénario efficace et solide face à une mise en scène dynamique et rythmée qui a su apprendre des codes du genre et offre des sensations comme on aime les avoir dans ce type de film