La Schtroumpfette, le Schtroumpf costaud, le Schtroumpf à lunettes et le Schtroumpf maladroit ont filé en douce pour suivre une carte vers un mystérieux village. Mais le chemin qui y mène regorge d'embuches, de créatures magiques et de souterrains labyrinthiques. Il leur faudra par ailleurs redoubler de prudence puisque Gargamel n'est pas loin et compte bien les arrêter.
Au départ, les Schtroumpfs étaient de petits hommes bleus sortis tout droit des pinceaux et des crayons de leur créateur Peyo. Puis quelques années après, ils prirent vie devant des millions d'enfants ébahis dans une petite série télévisée sous forme de dessin animé. Il était donc parfaitement logique, que le cinéma s’intéresse à ces petits hommes bleus aussi célèbres en Europe qu'aux États-Unis. Les thèmes abordés dans les albums des Schtroumpfs, tournant en permanence autour du bonheur, de la gentillesse de ces petits êtres, de leur bataille constante contre le mal représenté par le mage Gargamel, et bien sûr par le secret que peut représenter la présence unique de la Schtroumpfette c'est le représentant de féminine dans ce petit village, en faisant autant de candidats possibles pour Hollywood.
Mais voilà, les adaptations au cinéma par le biais du studio Sony, ont certes emballé les enfants, mais un peu moins les parents qui ne parvenaient pas à retrouver totalement l'esprit des bandes dessinées de Peyo qui se passaient uniquement dans le village ou dans la forêt qui entourait le village des Schtroumpfs. Au cinéma les deux premiers volets des Schtroumpfs, mélangeaient prises de vues live, avec de véritables acteurs, et des personnages bleus en animation qui se retrouvaient plongés dans notre société actuelle. Du coup, le public se retrouvait divisé et ne semblait pas être totalement satisfait de ces aventures et c'est avec un œil bienveillant que l'on attendait un long-métrage d'animation pouvons-nous relater les aventures des Schtroumpfs.
Et bien voilà, c'est chose faite avec « les Schtroumpfs et le village perdu ». Ce long métrage d’animation s'est fixé comme objectif de nous raconter les dessous de l'histoire de la Schtroumpfette, mais également de nous faire découvrir une nouvelle tribu de schtroumpfs cachée dans une forêt bien éloignée de Gargamel et de son terrible chat Azrel. Si le scénario n'est évidemment pas révolutionnaire, il a toutefois le mérite de nous réconcilier avec les aventures des Schtroumpfs par le biais d'un film d'animation énergique, plein de bons sentiments, et laissant libre cours à cette bataille permanente entre Gargamel et ses petits ennemis bleus. Toutefois, si l'on peut reprocher au film une accumulation de gags assez lourd, parfois même douteux, infligés à Gargamel, l’ensemble ne manque pas d'intérêt, notamment par une narration simple et pourtant efficace qui ne manquera pas de toucher les petits garçons autant que les petites filles qui verront dans la quête de la Schtroumpfette un discours pré-féministe sur la place d’un personnage féminin dans l’histoire. Car effectivement la Schtroumpfette essaye surtout de comprendre qu'elle est sa place au sein de la tribu et ses amis essayent par-dessus tout de la défendre tout en défendant le village, jusqu’à ce que la vapeur s’inverse d’un seul coup à la découverte du village perdu.
La mise en scène du film est particulièrement fluide, il ne manque pas d'énergie, ce qui a même tendance à effacer le côté un peu naïf des dialogues, et parfois même du jeu des acteurs. L'ensemble est séduisant, et s'il n'est pas forcément au goût de tous les adultes, qui y verront certainement un dessin animé assez pauvre en nuances, il touchera à coup sûr, les enfants mais également les fans de l'œuvre de Peyo.
En conclusion, « les Schtroumpfs et le village perdu » est un film réjouissant, rafraîchissant, qui a le mérite de resituer les aventures des petits hommes bleus dans la forêt, dans leur univers, et les fait se poser de manière efficace et énergique à Gargamel et à son chat Azrel. Le scénario ne vient pas révolutionner le genre, mais il a le mérite de lui rendre suffisamment hommage pour que nous puissions tomber sous le charme.