Deux adolescents enquêtent sur le mystérieux meurtre de l’un de leurs amis dans les bas-fonds de Washington DC…
Sacha Gervasi nous avait déjà laissé un peu froid avec sa vision d’Hitchcock, mais cette fois-ci c’est avec un thriller qu’il revient. Inspiré du roman du même titre de Sam Munson édité en 2010, le scénario adapté par le réalisateur plonge le spectateur dans les méandres de cette affaire où un étudiant, un brin idéaliste veut à tout prix découvrir le meurtrier de son ami, dont les autorités disent, avant même de commencer l’enquête, qu’il s’agit d’un règlement de compte sur fond de guerre des gangs. Et ce sujet peut évidemment parler à toute personne, qui refuse l’injustice et particulièrement les idées préconçues, mais seulement voilà, les auteurs ne vont pas très loin dans leur réflexion et se limitent à une intrigue particulièrement fragile, qui comporte que peu de personnages et de ce fait ne laisse pas beaucoup de place à la complexité qui font souvent les grandes réussites de ces thrillers qui veulent aller au fond de la psychologie des personnages.
Ici tout est survoler, on reste enfermé dans ce qui pourrait être l’équivalent d’un téléfilm, mal construit, prévus pour des après-midis sans saveur. Car si les héros tentent régulièrement une incursion dans l’émotion avec des larmes, des bouches de travers et des regards de « Droopy », nous avons bien du mal à nous identifier ou au pire à nous attacher à ces moments sans grandes profondeur. Et même si l’on adhère à l’ensemble des discours tenus dans le scénario : Le refus du racisme sous toutes ces formes, le manque de moyen dont souffre la police américaine ce qui en découlent des enquêtes baclées, nous n’arrivons jamais à totalement plonger dans l’intrigue.
Même constat dans la mise en scène, qui se révèle résolument classique et sans originalité avec même une propension à ne pas chercher la lumière mais au contraire à rester dans les rails d’un savoir faire basique, qui ne vient pas servir la distribution. D’ailleurs certaines scènes sont même assez proches du ridicule, à l’instar de celle où le héros est blessé. Le spectateur voit une blessure à l’épaule, mais la mise en scène tente à nous faire croire que cela est beaucoup plus grave.
Du coup, on sent que la direction d’acteur n’est pas au mieux de sa forme et le duo d’acteurs principaux : Chloé Moretz (Kick-Ass) et Ansel Elgort qui nous avait réjouis dans « Baby Driver » semblent s’ennuyer à mourir et cela se voit à l’écran et voir-même se partage avec les spectateurs. La mise en scène et la direction d’acteurs manquent de rythme et les deux jeunes comédiens en sont les premières victimes, avant même les spectateurs.
En conclusion, « November Criminals » est un thriller qui manque de rythme et de profondeur et finit par nous ennuyer au lieu de nous captiver par une intrigue un minimum complexe. Ici tout est fait pour que l’affaire soit bouclée en 10 minutes. Dommage !