Paddington coule des jours heureux chez les Brown, sa famille d’adoption, dans un quartier paisible de Londres, où il est apprécié de tous. Alors qu’il recherche un cadeau exceptionnel pour les cent ans de sa tante adorée, il repère un magnifique livre animé, très ancien, chez un antiquaire. Pas de temps à perdre : il enchaîne les petits boulots pour pouvoir l’acheter ! Mais lorsque le précieux ouvrage est volé, Paddington est accusé à tort et incarcéré. Convaincus de son innocence, les Brown se lancent dans une enquête pour retrouver le coupable…
Après le succès de sa première incursion sur grand écran, le petit ours Paddington revient pour une toute nouvelle aventure, dans laquelle les gaffes vont à nouveau fuser mais les bons sentiments aussi ! On pourrait même que de bons sentiments il en sera en effet question tout au long de ce film, où l’on verrat Paddington tenter de sortir d’un pétrin dans lequel il s’est fourré, tout en changeant l’état d’esprit des gens autour de lui. Et même si les gags semblent se noyer dans une réflexion sur la fidélité et le bon qui existe en chacun de nous, d’une naïveté parfois confondante, force est de constater que le film fonctionne pour les tout petits comme pour les plus grands.
Du coup il apparait difficile de ne pas craquer pour Paddington et ses turpitudes qui ne manquent toutefois pas de drôlerie. Alors attention, tout de même, ne nous affolons pas, je ne parle pas d’un chef d’œuvre cinématographique, mais, à l’heure où les adaptations de bandes dessinées se noient dans le manque d’inventivité (Boule et Bill) ou se veulent des adaptations malheureuses de réalisateurs qui n’ont pas su trouver le bon angle d’attaque d’œuvres dont ils étaient fans (Gaston Lagaffe, Les Daltons). Car il n’y a rien de plus difficile que de donner vie à l’écran à un personnage majeur de la littérature enfantine ou de BD. Car le résultat peut-être mal perçu, comme cela fut le cas par exemple pour Ian Kounen et son adaptation de « Blueberry » ou encore celle de « Michel Vaillant » par Louis-Pascal Couvelaire, deux œuvres qui, malgré des qualités narratives évidentes ne trouvèrent pas d’échos dans le public.
Du coup Paul King a décidé de se simplifier la tâche en adaptant les aventures de l’ours le plus anglais de la planète, de la manière la plus évidente possible. Garder l’esprit de l’œuvre littéraire en conservant une naïveté de propos en contre-poids de gags mettant en lumière la maladresse de l’ourson tout en conservant des personnages secondaires gravitant autour sans trop de caricature. Du moins jusque ce qu’il faut pour que chacun ne voit pas de surprise à cohabiter avec un ours parlant un anglais soutenu. Et ce deuxième volume des aventures de Paddington qui s’adresse, rappelons-le, aux tout petits, n’échappe pas à la règle. La famille Brown est tout ce qu’il y a de plus normal et fait de Paddington, le dernier enfant de la famille et le protège comme toute famille protège l’un des leurs. Du coup, tout est dosé avec justesse, rien de superflus et même le méchant interprété avec délectation par un Hugh Grant (Coup de Foudre à Notting Hill), enfin débarrassé de ses rôles de « Lover » romantique, peux se mâcher un peu sans pour autant devenir excessif à l’outrance.
En conclusion, « Paddington 2 » est une suite réussit qui suit la même recette que le précédent opus, avec un équilibre délicat entre caricature absurde et balourde et douceur naïve pour pouvoir passer aux enfants sans pour autant assommer les parents.