Le docteur Elise Rainier, la brillante parapsychologue, va affronter le cas le plus effrayant et le plus personnel de son histoire : elle doit intervenir dans sa propre maison…
Et bien voilà, après avoir aidé une famille à lutter contre une entité maléfique ben décidée à leur pourrir et particulièrement celle de leur fils, la médium Elise Rainier doit maintenant affronter ses propres démons et particulièrement ceux venus de son passé. Saga initiée par James Wan en 2011, la saga « Insidious » prend tout le monde de l’épouvante à revers. D’abord parce qu’elle met en héroïne une dame âgée, ensuite parce que pour lutter contre les forces du mal, les protagonistes doivent aller dans une dimension astrale différente. Une idée qui n’est pas sans faire penser, toutes proportions gardées, à « Hellraiser » de Clive Barker et son méchant à tête d’épingle. Après trois chapitres qui s’étaient achevés sur la mort du médium et le succès aidant, il fut donc décidé de faire naitre la vieille dame, notamment en narrant ce qui s’est passé avant qu’elle ne rencontre la famille Lambert.
Et le film fonctionne d’abord par un scénario qui a bien compris que le mieux dans un film d’horreur c’est lorsqu’il s’amuse des peurs des uns et des autres ou de l’impression que peuvent donner les objets même les plus inoffensifs, comme ce sifflet ancien ou ne serait-ce que cet environnement entre rétro et intemporalité. Ici le scénario part du principe que la médium est liée à cette maison dont elle est originaire mais que la vérité n’est pas toujours celle que l’on croit. Du coup, l’horreur s’installe doucement et comme dans beaucoup de film de ce genre, l’horreur commence par des apparitions stressantes et, pour une fois, sans musique qui l’annonce. Avec une évidente maîtrise, le scénario entraîne le spectateur dans une intrigue où se mêle la captivité dans l’esprit de "Seven" et le film de revenant avec une entité particulièrement retord.
Et c’est là où toute la mise en scène d’Adam Robitel (The Maze) prend tout son sens, car le réalisateur va s’amuser à accumuler les scènes où les esprits et autres vont apparaitre dans une sorte de sadisme évident à faire sursauter le spectateur. Du coup toutes les sonorités possibles e imaginables vont se succéder afin de pouvoir installer le spectateur dans une atmosphère prenante et oppressante ou le moindre craquement de parquet, une voix d’enfant ou encore le grésillement d’un filament d’ampoule va annoncer l’horreur qui viendra prendre quand même par surprise les spectateurs en plein désarroi. Et le moins que l’on puisse dire c’est que la mise en scène est particulièrement efficace, car outre le son qui prend jusqu’à la première naissance d’un neurone comme une impulsion électrique, les différentes étapes narratives nous plongent inexorablement dans une succession de scènes particulièrement efficace qui ne laisse jamais totalement insensible.
En conclusion, « Insidious : La Dernière clé » n’est pas le film d’horreur révolutionnaire de l’année, mais il s’avère particulièrement efficace en utilisant beaucoup les sonorités pour mieux nous entrainer dans une intrigue horrifique plutôt bien écrite. Unique regret tout même, parce qu’il en faut un, peut-être un scénario qui se déroule tout de même dans une zone de confort propre au film de revenants. Malgré tout il nous réserve de bonne surprise et c’est tout ce que nous lui demandons.