Josh dit "J" n'a que 17 ans lorsque sa mère trouve la mort à la suite d'une overdose d'héroïne. Il est accueilli par une grand-mère qu'il connaît peu en Californie du sud. Celle-ci est à la tête d'une fratrie baignant dans la criminalité. Pour survivre, le jeune homme va devoir prouver sa loyauté au clan... Aussi bien à ses oncles qu'à la matriarche qui gouverne ses "garçons" avec un amour débordant et limite incestueux. Adaptation du film australien Animal Kingdom.
En 2011, le réalisateur Davide Michod nous avait plongé dans l’enfer d’une famille de psychopathes qui hébergeait bien malgré elle un nouveau membre de sa famille dont la mère venait de mourir d’une overdose. Sous couvert d’une mise en scène sombre et efficace le film reposait sur un scénario qui creusait plutôt la psychologie des personnages, notamment avec cette méfiance permanente de l’autre, par peur qu’un membre du clan ne vienne trahir la famille, plutôt que les scènes de cambriolages ou d’autres méfaits du groupe. Fascinant et dérangeant d’une certaine manière, le film de Michod n’a pas mis beaucoup de temps pour intéresser la télévision américaine, à travers son showrunner Jonathan Lisco déjà responsable de l’excellente série « Southland ».
Et donc, pour sa première saison « Animal Kingdom » reprend les bases du film, avec « J », un jeune homme de 17 ans dont la mère vient de mourir d’une overdose et qui est accueilli chez sa grand-mère qui vit une liaison fusionnelle avec ses 4 fils, tous évoluant dans un milieu fait de violence de trafics et de cambriolages en tout genre. Sous le contrôle de « Smurf », la mère, tout ce petit monde évolue en s’épiant en permanence, en gardant ses secrets les mieux gardés possible et surtout en évitant de s’opposer au plus fort qui finit toujours par vous faire sentir sa domination.
Si la mise en scène a clairement choisi de se démarquer du film en exposant les méfaits des uns et des autres, les réalisateurs n’en conservent pas moins cet univers sombre, presque moite qui donnait au film une texture si particulière. Du coup l’intrigue n’en devient que plus mordante, tant on se laisse happer par cette atmosphère hautement paranoïaque dans laquelle évolue les personnages. Et si on peut effectivement reprocher à la série de faire parfois dans le sensationnel avec des scènes de sexe assez crues, comme s’il fallait pimenter un peu plus l’ensemble, force est de constater qu’elle fonctionne parfaitement, notamment parce qu’elle plonge véritablement dans le cœur d’une famille qui ne sait rien faire d’autre que de voler, trafiquer et se détruire de l’intérieur tout en détruisant les autres également.
En conclusion, « Animal Kingdom », parvient à suivre le chemin tracé par le film de David Michod, en conservant une atmosphère sombre et poisseuse tout au long des dix épisodes que compte la saison 1. Elle entraine le spectateur au cœur d’une famille violente et se laisse porter par une interprétation impeccable à commencer par le jeune Finn Cole (Peaky Blinders) dont la composition tout en retenue et en introspection parvient à tirer son épingle du jeu. L’acteur parvient à laisser son personnage prendre ses distances avec ses oncles et sa grand-mère tout en n’hésitant pas à se faire menaçant. Un numéro d’équilibriste parfaitement maîtrisé.