Le jour où une étrange brume mortelle submerge Paris, des survivants trouvent refuge dans les derniers étages des immeubles et sur les toits de la capitale. Sans informations, sans électricité, sans eau ni nourriture, une petite famille tente de survivre à cette catastrophe... Mais les heures passent et un constat s'impose : les secours ne viendront pas et il faudra, pour espérer s’en sortir, tenter sa chance dans la brume...
Et si, enfin, le renouveau du film français se trouvait là ! Le réalisateur Daniel Ruby, qui s’était déjà fait remarquer avec la série « Versailles » signe là un film d’anticipation, comme on en voit plus en France depuis bien longtemps. Un film dans lequel les héros doivent lutter contre une brume mortelle qui a envahit les rues de la capitale et pousse les survivants à se réfugier sur les toits de la ville pour échapper à son funeste dessein. Seulement voilà, pour pimenter le tout, le couple de héros doit en plus faire en sorte de préserver la vie de leur fille atteinte d’une maladie qui l’oblige à rester en permanence dans une bulle hermétique. S’ensuit une course contre la montre, car l’électricité a été coupée et la bulle menace de ne plus fonctionner.
Et le film fonctionne pour bien des raisons. D’abord parce que les incohérences fourmillent d’un bout à l’autre (L’équipe l’assume d’ailleurs totalement, puisqu’il s’agit de l’essence même d’un film de genre) mais n’empêche pas l’histoire de tourner à plein régime sans jamais perdre le spectateur. La mise en scène se veut solide et accumule les moments de bravoure, comme cette course poursuite avec un chien survivant de la brume. Ensuite parce que le scénario ne cherche pas à faire dans la réflexion profonde, au risque même d’y laisser un certain nombre de question sans réponses (c’est peut-être là son plus grand défaut !), comme pourquoi certains chiens ne meurent pas et d’autres oui ? Pourquoi les autres animaux meurent et pas eux ? Pourquoi la Brume tue-t-elle ? Pourquoi ne monte-t-elle pas plus haut ? Et même si ces défauts font de « Dans la Brume », un film pas totalement aboutit, l’incursion dans un genre qui était réservé aux américains ou au cinéma asiatique est une bonne raison pour faire fi de ces défauts et en apprécier toute l’entreprise qui, pour une fois, ne va pas dans le sens de la sur intellectualisation du genre comme nous savons si bien le faire en France.
Côté distribution les deux acteurs principaux jouent leurs personnages avec beaucoup de sérieux et n’hésitent pas à donner de leurs personnes. A commencer par Romain Duris, pas forcément très à l’aise dans le gendre film d’anticipation, mais qui se voue corps et âmes à l’entreprise et cours dans tous les sens, saute d’un pont, dans un parking, se blesse et offre, comme il sait si bien le faire un magnifique moment d’émotion. Face à lui Olga Kurylenko que l’on ne connait pas très bien encore, mais dont nous devrions bientôt entendre beaucoup parler puisqu’elle sera à l’affiche du prochain film de Jean-François Richet : « L’Empereur de Paris », semble encore avoir des difficultés
avec la langue mais parvient avec succès à donner toute l’émotion et toute la force à son personnage d’épouse et mère de famille déterminée et aimante.
En conclusion, « Dans La Brume » est LE film qui vient donner du renouveau au film d’anticipation à la Française ! Le scénario manque peut-être de précision et laisse beaucoup de question sans réponse, mais la mise en scène de Daniel Roby est suffisamment inventive pour ne pas nous laisser sur le carreau. L’utilisation des effets spéciaux, notamment pour ce qui concerne La Brume est suffisamment difficile à traiter pour que ne soit souligner le talent de l’équipe qui a su lui donner la texture nécessaire pour être totalement crédible. Encore l’occasion de faire briller notre savoir-faire en termes de CGI.