Le petit lapin préféré des jeunes lecteurs depuis des générations est désormais le héros d’un film plein d’aventures et d’espièglerie ! L'éternelle lutte de Pierre Lapin avec M. McGregor pour les légumes du potager va atteindre des sommets. Sans parler de leur rivalité pour plaire à cette charmante voisine qui adore les animaux… Bien au-delà du jardin, de nombreuses péripéties les entraîneront de la magnifique région des lacs en Angleterre jusqu’à Londres !
Pour sa première adaptation cinématographique, l’œuvre de Beatrix Potter s’offre un départ tonitruant avec « Pierre Lapin », son plus grand best-Seller, paru en 1902 et vendu à plus de 45 millions d’exemplaires dans le monde. L’histoire de ce lapin peu ordinaire qui se tient sur deux pattes et porte une veste bleue a su séduire les petits et les parents heureux de pouvoir raconter une histoire simple, et pourtant beaucoup plus complexe qu’il n‘y parait. Car « Pierre Lapin », malgré un âge avancé (116 ans !) n’en demeure pas moins une œuvre qui parle de la place de l’homme dans la nature et son impact sur la faune et la flore environnante.
Fidèle au roman de l’auteur, « Pierre Lapin » ne manque pourtant pas d‘adapter son discours pour paraître moins rétro, moins déconnecté de la réalité. L’action, du même coup se situe de nos jours, du moins lorsque l’action se situe en ville, mais devient intemporelle lorsqu’elle se situe en pleine campagne. Le Réalisateur
Will Gluck (Sexe entre amis) nous invite au cœur d’une fable sur la communion qui doit exister entre les hommes et le reste du monde animal, mais également sur l’importance de respecter notre planète et de ne pas céder à la surconsommation. Un message vite assimilé par les plus jeunes mais également par les parents qui verront dans ce film l’occasion de passer un excellent moment en famille. Car, contrairement à ce nous pourrions penser « Pierre Lapin » ne s’avère pas être une adaptation un peu rétro aux gags faciles et convenus, non c’est bien plus fin que cela et tout le monde y trouve son compte.
Et ça marche ! Doté d’un budget honorable, qui ne se cache en tout cas pas à l’écran, « Pierre Lapin » s’offre le luxe d’une mise en soignée et inventive. Les séquences de batailles rangées dans le potager sont mémorables et les bagarres entre le lapin et le neveu McGregor sont parfaitement bien orchestrées. Et alors que l’on a l’impression que le scénario va nous entraîner dans les origines du héros de manière très pataude, on se rend très rapidement compte que l’utilisation de la voix off ne sert qu’à appuyer l’aspect décalé du film, à l’instar de sa scène d’ouverture digne du premier « Shreck ». Se succéderont une flopée de bons mots et de situations totalement en décalage avec tout ce qui se faisait auparavant dans ce type tout en faisant référence à des studios comme Pixar, Dreamworks ou encore Blue Sky, à l’origine de « l’Age de glace ». Résultat, on rit beaucoup, les parents en sont eux-mêmes surpris et en redemandent, tant l’ensemble sait faire preuve d’un humour parfois débridé à deux lectures comme nous les aimons tant.
Et bien évidemment, il y a l’animation, dont l’importance est évidente dans le film. Forte d’une technique qui a évoluée dans le bon sens, elle a le bon gout d’être au service, à la fois de l’histoire dépoussiérée, mais également de l’œuvre de Beatrix Potter dont les dessins servent même de gags discrets mais efficace durant tout le film. Précise et fluide elle vient parfaitement s’insérer dans les prises de vues réelles et évite de justesse les problèmes de raccords entre le jeu des acteurs et les mouvements des personnages animés.
En conclusion, « Pierre Lapin » est un film qui adapte pour la première fois à l’écran une œuvre de Béatrix Potter et pas n’importe laquelle, sa plus grosse vente. Le film recèle des petits bijoux d’humour qui vient dépoussiérer l’œuvre mais lui donne une énergie et un rythme qui plaira autant aux enfants qu’aux parents. Du coup, on se laisse porter par une mise en scène particulièrement soignée, inventive et qui ne lésine pas sur les efforts pour en mettre plein les yeux malgré une histoire tout de même assez simple.