Un groupe d'aliens déguisés en humains reviennent sur Terre pour reprendre des cocons de leur espèce (de la planète Antarea) qu'ils avaient laissés lors d'un précédent voyage. Une fois qu'ils ont récupéré les cocons, ils les conservent dans la piscine d'une maison qu'ils ont louée dans une petite ville de Floride. Ils sont gênés dans leur entreprise par quelques personnes âgées, pensionnaires d'une maison de retraite située non loin de la maison. Ces dernières se sont secrètement baignées dans la piscine et ont découvert les pouvoirs extraordinaires des cocons...
En 1985, Ron Howard est encore un jeune réalisateur qui a encore beaucoup de choses à prouver, mais avec le succès de « Splash » s’ouvre grand les portes et les oreilles des décideurs des studios. C’est avec « Cocoon » qu’il va surprendre tout son monde. Sous la direction du producteur Richard D. Zanuck, fils de Darryl F. Zanuck, producteur légendaire des débuts du cinéma aux années 70 et de Virginia Fox actrice fêtiche de Buster Keaton. Producteur des premiers films de Spielberg dont « Sugarland Express » et « Les Dents de la Mer », Richard D. Zanuck,aime surprendre avec des productions qui sortent des sentiers battus et viennent redistribuer les cartes.
Avec « Cocoon », le producteur est servi. Car cette histoire signée David Saperstein, va marquer des millions de spectateurs à travers le monde et peut-être particulièrement les plus âgés, puisque le scénario va parler d’un groupe de personnes âgées vivant dans un établissement pour senior, vont voir apparaître dans la piscine du voisin des cocons, qui ont pour effet de leur rendre leur vitalité et leur santé. Très loin des critères de ce qu’il se faisait à l’époque, le film de Ron Howard va prendre tout le monde à revers. Car dans le cinéma américain des années 80, chacun est à sa place, les jeunes ont l’aventure, les parents la responsabilité et les vieux la sagesse et l’arrière-plan, presque une part du décor. Ici, les trois héros, de vieux papys dont l’un est atteint d’un cancer, vont plus ressembler à de sales gosses trop gâtés, qu’à des papys pleins de sagesses. Une attitude qui aura vite fait d’avoir des conséquences sur la mission des extra-terrestres.
Avec une mise en scène qui se veut évidemment d’une très grande précision, le réalisateur s’inscrit dans la lignée de ceux qui ont marqué les années 80. Et même si, encore une fois, la mise en scène de Ron Howard souffre de ne pas avoir de signature propre (Le film pourrait faire partie de la filmographie de Steven Spielberg ou Joe Dante), elle n’en demeure pas moins efficace et bourrée de qualité. A commencer par un rythme décalé par rapport à son sujet. En effet, un film avec des personnes âgées en personnages principaux, pouvait être lent et presque léthargique, et bien dans « Cocoon », Ron Howard fait exactement l’inverse, il traite et filme ses seniors comme s’ils étaient des adolescents. Comme Spielberg dans « E.T. », Ron Howard montre des « Anciens » en bande, jouant aux jeux de la séduction, faisant des cachotteries, complotant et surtout se laissant dépasser par les événements par une naïveté et une insouciance que seule pourraient en avoir des enfants ou des adolescents.
E
t puis il y a la distribution, à commencer par Don Ameche, peu connu par chez nous, mais qui fut célèbre dans les années 80 pour sa participation au film « Un fauteuil pour deux » de John Landis, Wilford Brimley (The Thing) et Jack Gilford (La Croisière s’amuse) qui forment un trio réjouissant et malicieux bourré d’énergie. Des papys qui jouent et s’amusent comme des adolescents, le film en cela gagne en profondeur. Face à eux, le très célèbres
Brian Dennehy, dans un rôle tout en nuance pour une fois, alors que les spectateurs le connaissent dans les années 80, comme maintenant pour un acteur jouant surtout des méchants à l’instar de « Rambo », ou de « Présumé Innocent ».
En conclusion, nous l’aurons très rapidement compris, avant de réaliser (du moins de signer) l’un des plus mauvais « Star Wars » de la galaxie, Ron Howard a surpris et émus le monde entier avec « Cocoon » une œuvre drôle et bouleversante que le réalisateur a su tenir avec une mise en scène toute en contre-pied. A voir évidemment en famille, car ce film qui met en scène des papys et des mamies parvient à réunir tout le monde dans le visionnage d’un conte moderne sobre et complexe.