Vincent entraîne Serra dans l’exploitation de la mine mythique Sarah Bernhardt. Il y a de l’or. Beaucoup d’or. Mais comment l’écouler ? L’élève a dépassé le maître et Vincent est prêt à nouer des alliances improbables avec les trafiquants locaux, brésiliens, surinamais ou guyanais. Mais la mine se trouve sur le territoire sacré des indiens Wayana qui vont se révolter. L’occasion pour Vincent de découvrir un monde ignoré qui lutte pour sa survie.
Depuis plusieurs années, maintenant, Canal + a changé sa politique commerciale, du moins en ce qui concerne le divertissement, notamment en se lançant à corps perdu dans la production de série, plus qualitative les unes que les autres. Il suffit pour s’en rendre compte de citer : « Le Bureau des Légendes », « Versailles » et puis bien sûr plus dernièrement : « Guyane ». L’histoire d’un duo de chercheurs d’or moderne dans l’un des plus énigmatiques départements d’Outre-mer. Une histoire qui sent le souffre tant le combat pour le contrôle de l’or est sans merci et sans aucune commune mesure avec les luttes fratricides que se livrent les parrains de la drogue. Ici les sociétés d’exploitation Aurifère ne sont plus simplement des entreprises liées aux Etats, mais plutôt des micro société n’hésitant pas à utiliser les méthodes mafieuses pour arriver à leur fin.
Après une première saison remarquée et remarquable qui nous plongeait au cœur de la jungle Guyanaise et imposait un style et une narration pointue sur les rouages de cette lutte permanente pour le contrôle du métal précieux, la série du scénariste de l’adaptation ciné des « Brigades du Tigre » et illustre auteur de la BD : « La Mort de Staline », Fabien Nury, s’offre donc une deuxième saison tout aussi sensible et puissante dans laquelle, les acolytes vont devoir lutter contre les tentatives de récupérations de leur mine par une famille, venue du Suriname voisin, tenue par deux femmes : la mère et la fille, et qui vont utiliser autant le charme que l’utilisation de méthodes beaucoup moins recommandables pour arriver à s’emparer du bien de Vincent et Serra. Avec toujours autant d’intelligence et de maîtrise l’intrigue avec une pression grandissante d’épisode en épisode ne lâchant jamais le spectateur du début à la fin. Et c’est peu de le dire que le scénario sait utiliser la pression pour maintenir le spectateur en haleine. D’un bout à l’autre, les intervenants doivent faire face aux menaces multiples qui planent en permanence sur eux. Et pour cela les scénaristes ne sont pas avares de personnages secondaires, ni d’intrigues en tout genre qui vont servir un dessein beaucoup plus profond que l’on ne pouvait l’imaginer.
En s’appuyant toujours sur les décors somptueux et poisseux de la Guyane, les réalisateurs Jérome Cornuau (Maison Close), Julien Despaux (Falco) et olivier Planchot (De Guerre Lasse) gardent une mise en scène soignée et inventive qui pousse les comédiens à donner le meilleur d’eux-mêmes tout en imposant un style redoutablement efficace, notamment sur la mise en lumière d’un département qui se présente sous un jour sombre mais également porteur d’espoir. Fort d’une expérience qui ne cesse de se confirmer, les réalisateurs signent une mise en scène dynamique qui sait pourtant prendre son temps lorsque la narration l’impose. Jamais en manque de plans inventifs, ils se donnent les moyens de réussir leur pari en emmenant, la série sur les traces des grandes sœurs américaines, sans jamais avoir à rougir d’une quelconque pauvreté dans ses moyens.
En conclusion « Guyane » est une excellente série française qui utilise le marché de l’industrie aurifère pour construire une intrigue puissante et parfaitement maîtrisée. Et la saison 2 de confirmer tout le bien décelé dans la première. Nous aimons particulièrement lorsque les français se donnent les moyens de surprendre le spectateur et savent faire preuve d’imagination pour mieux construire une intrigue solide.