Retour en 1998, dans un contexte géo-politique tendu, avec la menace grandissante représentée par Oussama Ben Laden et Al-Qaïda. La rivalité entre la CIA et le FBI aurait-elle pu involontairement ouvrir la voie à la tragédie du 11 septembre et à la guerre en Irak ?
Les attentats du 11/09/2001 restent, dans le monde occidental, comme le symbole d’un monde qui changea subitement, et de retrouva à vivre dans une paranoïa constante, savamment orchestrée par des associations terroristes particulièrement bien organisées et qui ont su faire preuve d’une capacité de frappe soudaine et meurtrière. Depuis, les médias, les intellectuels et Hollywood s’interrogent comment une telle tragédie a bien pu se produire sans que personne n’ait pu alerter. Pointées du doigts, dés le départ, les organisations gouvernementales américaines : La CIA et le FBI, qui, a grand renfort de rivalités intestines, n’ont pas réussi à collaborer pour empêcher cette plaie que l’Amérique et par de ce fait le monde occidental portera pendant de nombreuses décennies encore. Chacun se souvient évidemment de ce qu’il faisait le jour ou les avions ont percuté les deux tours du World Trade Center.
Avec « The Looming Tower », Dan Futterman (Foxcatcher) et Lawrence Wright (Couvre-Feu) nous plongent dans cette guerre intestine dans laquelle les analystes de la CIA et les agents du FBI, sur le terrain, s’opposent et se lancent dans une guerre fratricide sans merci, où chacun des représentant essaye d’imposer aux conseiller de Clinton, lui-même embourbé dans l’affaire Monica Lewinsky, une tactique pour stopper la progression d’Al Qaïda dans les pays d’extrême Orient, les uns voulant frapper pour tuer Ben Laden, les autres préférant l’arrêter pour ne pas en faire un martyre. Pendant ce temps, les terroristes s’organisent et frappent durement, comme avec les attentas des Ambassades Américaines au Kenya ou en Tanzanie. Des alertes violentes que les deux piliers de la sécurité Outre-Atlantique n’ont pas réussit à gérer, embourbés qu’ils étaient dans cette lutte de pouvoir.
Avec un scénario solide et particulièrement bien informé, la série nous plonge dans les dessous de cette sombre partie de jeu du Chat et de la souris, où le géant ne parvient pas à stopper efficacement la souris. Avec une mise en scène sobre, qui n’hésite pas à sortir des chemins balisés de la mise en scène télévisuelle, notamment lors des scènes en Extrême Orient, avec des plans soignés et parfois vertigineux. Jamais dans le jugement gratuit ni polémique, la série tente de comprendre si cette guérilla qu’elle soit entre la CIA et le FBI mais aussi dans l’affaire Lewinsky qui participa à empêcher l’équipe gouvernementale de prendre le recul suffisant pour prendre les bonnes décisions (S’il en existait de bonne), trop occupée qu’elle était à éteindre l’incendie du « Monica Gate ».
Pour incarner les personnages, les auteurs ont confiés le rôle de John P. O’Neill à Jeff Daniels (The Newroom), qui incarne avec beaucoup de justesse et de sincérité. Un personnage central qui fut le premier à mettre en lumière les conséquences de cette guerre fratricide. Face à lui, on peut notamment retrouver
Tahar Rahim (Un prophète) dans un premier rôle en Anglais mais qui ne se laisse pas démonter et se laisse, au contraire totalement couler dans le moule, avec un accent particulièrement soigné et une prestation, comme toujours, impeccable et sensitive.
En conclusion, « The Looming Tower » est une série particulièrement réjouissante dans laquelle le spectateur est invité à plonger dans les arcanes d’un pouvoir américain englué dans ses propres affaires, qui, malgré de nombreuses alertes, ne parvint pas à voir arriver la menace du 11/09/2001.