Une vague de crimes perpétrée par des guerriers masqués terrifie l’Empire de la dynastie des Tang. Alors que l’impératrice Wu est placée sous protection, le Détective Dee part sur les traces de ces mystérieux criminels. Sur le point de découvrir une conspiration sans précédent, Dee et ses compagnons vont se retrouver au cœur d’un conflit mortel où magie et complots s’allient pour faire tomber l’Empire…
Le réalisateur Tsui Hark, grand maitre dans l’art de raconter la Chine à travers ses époques avec des œuvres aussi marquantes que la saga « Il était une fois en Chine » ou encore « The Master ». A travers l’histoire de « Detective Dee » le réalisateur a décidé de nous parler de la dynastie Tang, l’une des plus importantes que la Chine ait connu, qui fit d’ailleurs mieux que celle des Han. Les Tang firent rayonner la Chine et sa culture en maintenant la paix et la prospérité à travers les règnes de ses premiers empereurs : Taizong, Xuanzong et surtout l’impératrice Wu Zetian (Cas unique dans l’histoire de la Chine Impériale) qui sert de base plus ou moins officielle à l’histoire de cette nouvelle aventure du Détective Dee.
Avec un savoir-faire redoutable d’efficacité, le réalisateur Tsui Hark, le réalisateur Chinois nous entraîne dans sa vision de la Chine impériale, avec ses légendes, ses sorciers, ses empereurs et ses croyances. Véritable figure historique, Dee connu de nombreuses aventures à travers différents auteurs de différentes nationalités. Avec Tsui Hark, Dee devient une figure majeure du cinéma chinois, notamment parce qu’il n’use pas simplement de ses talents de détective, mais qu’il sait manier la magie et les esprits avec l’aide de ses compagnons va partir à la recherche de ces guerriers masqués et déterminés à occire la famille royale à travers de nombreux subterfuges. En se basant sur les nombreux écrits autour de ce personnage mythique de la culture chinoise, Tsui Hark et son scénariste Chia-Lu Chang nous plonge dans une aventure somptueuse dans laquelle la qualité narrative historique est aussi importante que la mise en forme visuelle sur laquelle je reviendrais après. Ici, chaque personnage tient une place, précise et remarquable au sein d’une histoire dans laquelle les membres de la dynastie Tang sont confrontés à des ennemis masqués qui ont la particularité de faire apparaître des personnages de la fantasmagorie populaire de l’époque. Avec une infinie précaution, le réalisateur nous entraîne dans une intrigue parfaitement maîtrisée et dotée d’une évidente volonté de transporter le spectateur dans une aventure faite de couleur, de magie, de mythes et de croyances.
Et pour cela, Tsui Hark nous embarque dans une magnifique mise en scène, qui a l’intelligence de ne pas se limiter aux effets de foire, mais plutôt d’intégrer avec brio et majesté une 3D somptueuse qui ne joue pas simplement sur la profondeur ou sur la netteté des arrières plans, mais se retrouve au contraire partie intégrante de l’histoire et sait mettre en valeur les aventure de ce détective hors du commun. Une mise en scène si somptueuse, qui, outre les effets de mouvement des personnages parvient à plonger dans la beauté stupéfiante de ce film qui pourrait faire pâlir le moindre réalisateur américain auto proclamé maître du 3D. Ici tout possibilité pour mettre la 3D au service de la mise en scène est exploré, une fleur en premier plan qui rend l’action plus douce, un personnage positionné de tel manière qu’il met en perspective tout le reste de la scène, l’utilisation de la profondeur de champ pour rendre encore plus majestueux des décors somptueux, des images virtuelles qui prennent tout leur sens dans une narration fine et parfaitement maîtrisée, et puis bien sûr les effets de foire qui ne manquent pas de nous rappeler que la 3D sert aussi à rendre plus prenante une action et à mettre le spectateur au cœur de l’intrigue.
En conclusion, « Détective Dee : La légende des Rois célestes», est à la fois un film d’aventures, d’histoires, de magie et d’arts martiaux. Passionnant et finement écrit. La mise en scène intègre avec brio une 3D au service de l’histoire et non l’inverse. Tsui Hark nous rappelle à quel point il est facile de divertir avec un effet 3D mais à quel point il est plus difficile de la rendre belle et captivante au point de ne pas imaginer le film autrement.
Le réalisateur a choisi une lumière très éclatante qui soit en accord avec l’esprit du film, qui oscille de façon régulière entre des scènes aux éclairages plus sombres comme lors des scènes dans les bas fonds de la cité interdite. Comme je le disais plus haut l’utilisation de la 3D est somptueuse et les profondeur de champ sont totalement au service de la narration et viennent avec des couleurs douces ou vives suivant l’action embellir l’ensemble. Rarement la technologie 3D n’aura trouvé un aussi bel écrin. La netteté des arrières plans successifs est stupéfiante de précision et la beauté de l’ensemble est à couper le souffle.
La piste DTS-HD Master 5.1 est une véritable bonne nouvelle car elle se révèle d’une grande précision et met parfaitement en valeur les dialogues et les séquences de combats font rugie le métal d’armes en tout genre. Bien sûr nous ne saurions que trop conseiller de visionner le film en VO, pour profiter pleinement du jeu des acteurs et de la qualité de la répartition. Tout est minutieusement dosé pour offrir un spectacle sonore à la hauteur de la qualité visuelle.