Alors qu’il n’était qu’un enfant et rêvait de devenir un grand guerrier, Bilal est enlevé loin de chez lui avec sa sœur. Plongé dans un monde corrompu et injuste, il va tout faire pour se libérer de sa condition d’esclave. Il trouvera le courage d’élever sa voix, de se défaire de ses chaînes ainsi que celles de ses amis.
Des films d’animation venus des Emirats Arabes Unis, il n’y en a pas beaucoup qui passent nos frontières. Lorsqu’en plus, le long métrage a décidé de nous raconter l’histoire de ce jeune esclave, très connu dans le monde musulman, pour être l’équivalent de « Spartacus », puisqu’il trouvera la force et le courage de s’opposer à ses maîtres, à ses bourreaux et de prendre la tête d’une armée afin de mener ses légions à venir de ceux qui ont oppressé les seines pendant de trop nombreuses années, nous ne pouvons qu’être intrigués. Intrigués certes, mais surtout curieux de savoir quelle techniques seront utilisées et quelle graphisme serviront à la mise en scène.
Et la surprise est de taille, notamment sur la qualité narrative du scénario qui se débarrasse, dans un premier temps, de tout discours religieux pour mieux appuyer sur l’horreur du quotidien de ces esclaves qui ne sont plus des hommes aux yeux de leurs bourreaux, mais de simples marchandises qui doivent répondre à des règles strictes et ne jamais se rebeller même lorsque le fils du maître, sadique et brutal veut se servir de la sœur de Bilal comme d’une cible pour son entrainement de tir à l’arc. Le scénario ne masque rien et montre au jeune public ont il est la cible toute la soumission mais également toute la fierté et tout le courage qui sommeille en chacun des esclaves de cette maison. Puis dans un second temps, le scénario rentre dans un discours plus religieux en faisant un parallèle inévitable avec les croyances de ses auteurs. Mais le discours ne se fait pas trop prosélyte, pour ne pas venir pervertir l’ensemble de l’œuvre. Bien au contraire avec des phrases tires du Coran comme « Qui tue un homme, tue l’humanité », le film prône un discours de tolérance et de pacifisme, qui fait écho à nos consciences en ces temps douloureux, où certaines âmes perverties détournent le Coran pour prêcher la Haine et le sang.
Côté mise en scène « Bilal » est digne des plus belles productions hollywoodiennes, d’abord par un graphisme d’une fluidité remarquable. Les textures, les crinières des chevaux et les plumes de l’aigle qui survole le camp, sont d’une beauté saisissante et d’un réalisme confondant. Avec des séquences qui ne sont pas sans rappeler le « Gladiator » de Ridley Scott, notamment le camp d’entrainement de Bilal. Avec un rythme qui ne se laisse pas impressionner par le sujet biblique, le film se déroule dans une certaine énergie dont il ne se départira pas durant les deux heures que dure le film. A l’instar du « Prince d’Egypte » de Dreamworks, « Bilal » garde une âme de long métrage d’animation et d’aventures.
Épique et spirituel « Bilal » est un film d’animation venu des Emirats Arabes Unis, magnifique et parfaitement bien écrit. La qualité remarquable de ses graphismes en font un enchantement du début à la fin.