1927. Quelques mois après sa capture, le célèbre sorcier Gellert Grindelwald s'évade comme il l'avait promis et de façon spectaculaire. Réunissant de plus en plus de partisans, il est à l'origine d'attaque d'humains normaux par des sorciers et seul celui qu'il considérait autrefois comme un ami, Albus Dumbledore, semble capable de l'arrêter. Mais Dumbledore va devoir faire appel au seul sorcier ayant déjoué les plans de Grindelwald auparavant : son ancien élève Norbert Dragonneau. L'aventure qui les attend réunit Norbert avec Tina, Queenie et Jacob, mais cette mission va également tester la loyauté de chacun face aux nouveaux dangers qui se dressent sur leur chemin, dans un monde magique plus dangereux et divisé que jamais.
Bon, ne nous voilons pas la face, le premier volume des « Animaux Fantastiques » étaient une très grande attente pour les fans d’« Harry Potter », mais avait fait l’effet d’une douche froide, parce que pas assez de jeunes magiciens, parce que Norbert Dragonneau trop introverti pour être attachant, et puis même si cela pose tout de même des questions aux fans : Pas assez de Poudlard et de Dumbledore. En une phrase : Les fans ne s’y retrouvaient pas ! Pourtant, ce premier volume, en guise de première pierre à un édifice qui doit se tenir sur cinq films, possédait de très grandes qualités narratives, d’abord et visuelles ensuite, tante l’auteur et la réalisatrice ont réussit à trouver une vitesse de croisière dans leur fonctionnement, comme si l’un et l’autre se complétaient par leurs idées et par leur envie d’explorer le plus possible l’univers d’Harry Potter.
Avec « Les Animaux Fantastiques : Les Crimes de Grindelwald », JK Rowling et David Yates poussent un peu plus loin, leur exploration de cet univers et l’auteur commence à raccrocher les wagons. D’abord en mettant au centre de l’histoire deux personnages : l’un majeur de l’univers de « Potter » : Albius Dumbledore et l’autre majeur dans la vie du premier, mais seulement cité dans la saga du jeune sorcier Gellert Grindelwald. Et c’est avec ce changement d’angle que l’auteur va pouvoir capter une nouvelle fois l’attention de son public resté un brin dubitatif avec le précédent volume. Car si Dragonneau reste le héros de la nouvelle saga, il passe subitement au second plan pour laisser les deux personnages s’opposer à leur manière. Grindewald fonctionne comme le pendant sombre de Dumbledore. Si le directeur de Poudlard cherche inlassablement à aider les autres, à faire le bien, il poursuit tout de même une quête commune avec Grindelwald : Conserver une place pour les sorciers en les rendant toujours plus forts. Seulement, si le premier veut le faire en harmonie avec les non magiciens, le deuxième veut, au contraire que la magie domine le monde, et au passage, éradiquer les « Moldus ».
Et c’est toute la force de ce nouvel opus, que de traiter de thèmes chères à JK Rowling : L’exclusion, l’enfance maltraitée et surtout la lutte entre le bien et le mal. Avec une nuance toutefois, car l’auteur a conscience que cette lutte se justifie de manière différente en fonction du camp dans lequel on se trouve. Les gentils sont persuadés de faire le bien et d’opérer pour la protection des autres, mais pour les méchants c’est exactement la même chose, mais d’un point de vue différent. Si Voldemort était un mage sombre, incarnant le mal absolu et régnant par la terreur, à l’instar de Soron dans une autre saga, Grindelwald lui séduit ses apôtres par des mots qui les touchent. Il agit comme un gourou qui rassure, qui apaise et guide vers ce que tout le monde pense enfin être la voix vers la fin de l’exclusion. JK Rowling montre avec ce deuxième volume, sa capacité, non seulement a développer l’univers qu’elle a créé, mais également à l’utiliser pour transmettre une idéologie saine et subtile avec une écriture toute en nuance et en intelligence.
Pour mettre en image son œuvre, elle a su trouver en David Yates, son œil, son alter ego visuel. Le réalisateur, une fois de plus parvient avec beaucoup d’intuition à donner une incarnation cinématographique à l’histoire de la romancière avec des plans de toute beauté, où les effets spéciaux ne viennent pas seulement donner vie à des idées imaginaires, mais ils viennent habiller avec sensualité parfois, comme ce passage où Paris est recouvert de voiles noirs. L’idée est à la fois charmante et tellement cohérente avec l’image que Paris transmet au monde. Tout le film se porta à un rythme fulgurant qui nous rappelle enfin les différents épisodes de la saga « Harry Potter » avec des plans fort peu anodins, tels que le survol de Poudlard ou l’entré dans l’école des Sorciers. Les créatures fantastiques restent d’une beauté marquante et font de cette nouvelle aventure une réussite tant visuelle que scénaristique.
Avec « Les Animaux Fantastiques : Les Crimes de Grindelwald », JK Rowling et David Yates nous embarque à nouveau, et peut-être même, enfin ! dans l’univers créé par la romancière avec une multitude de détails subtils et des repères que les fans de l’œuvre de Rowling vont pouvoir reconnaître et ainsi s’approprier. Pour les autres c’est une nouvelle plongée au cœur d’un monde fantastique avec des animaux et des sorciers, mais cette fois ci avec un regard plus adulte tout autant hypnotisant.