Wae¨l, un ancien enfant des rues, vit en banlieue parisienne de petites arnaques qu’il commet avec Monique, une femme a` la retraite qui tient visiblement beaucoup a` lui. Sa vie prend un tournant le jour ou` un ami de cette dernière, Victor, lui offre, sur insistance de Monique, un petit job bénévole dans son centre d’enfants exclus du système scolaire. Wae¨l se retrouve peu a` peu responsable d’un groupe de six adolescents expulsés pour absentéisme, insolence ou encore port d’arme. De cette rencontre explosive entre « mauvaises herbes » va naître un véritable miracle.
A première vue, ce deuxième long métrage de Kheiron (Bref), humoriste, scénariste et donc réalisateur, pour la seconde fois : « Mauvaises Herbes », fait un peu peur, notamment par un risque évident de donner un discours soit trop lisse, soit trop ouvertement politique, puisqu’il s’agit de parler de la réinsertion dans des quartiers en difficulté.
Et effectivement, le film fait une sorte de parallèle que l’on peut juger maladroit avec l’histoire d’un petit garçon des rues en Iran, qui lutte chaque jour pour survivre, en faisant preuve d’une imagination remarquable, et celle de cet éducateur qui survit également de petits larcins avec l’aide d’une femme plus âgée que lui. Leur rencontre avec Victor, un directeur d’établissement chargé de remettre sur les rails un groupe de jeunes en difficulté va permettre à Wael de se trouver une voie en aidant ces jeunes.
Alors bien sûr, on pourra dire beaucoup de choses négatives au sujet du film de Kheiron, notamment son aspect très appuyé et fort peu nuancé de la première partie de son scénario, et une deuxième partie très image d’Epinal, masquant un discours de volonté d’intégration volontaire et positive. Mais qu’est-ce qu’on s’en fiche en fait de tout ça ? La démarche est tellement positive, porteuse d’ondes que l’on souhaiterait recevoir plus souvent, à l’inverse de toutes celles véhiculées par des parties politiques ou de faux sociologues pleutres et revanchards.
Le film de Kheiron, manque effectivement de nuance et peut-être de finesse, mais il a le bon goût de jouer la carte de la sincérité, d’emmener le public dans une œuvre, certes un poil trop positif, mais qui qui fait du bien. Un film qui, avec ce parallèle maladroit fait réfléchir le spectateur, il met forcément en nuance toutes les difficultés des uns et des autres et amène avec une certaine douceur pour mieux appuyer l’horreur d’une vérité qui se cache dans le passé des uns et des autres. Le film garde, comme dans le précédent une vision positive de l’être humain, et c’est peut-être là que le reproche peut être fait à Kheiron de lisser un peu trop son discours et de chercher les réparties un peu trop ciselées pour faire rire ou sourire.
Au-delà de garder toujours une vision parallèle des conditions de vie des Iraniens et la vie en France, il y a une envie de parler d’espoir, de détermination et de non repli identitaire pour s’ouvrir à l’autre. Kheiron, à travers une galerie de personnages volontairement caricaturaux nous offre une vision intéressante d’une société où la jeunesse doit surmonter ses obstacles en s’ouvrant au dialogue pour laisser apparaitre les blocages, les traumas et les frustrations.
Et puis pour finir, impossible de ne pas parler des prestations de Catherine Deneuve (Sage-Femme) qui semble décidément revivre et beaucoup s’amuser au contact de es jeunes réalisateurs et auteurs qui l’emmènent dans des directions qu’elle n’avait pas forcément l’habitude de suivre. Forte en auto-dérision et en décalage, l’actrice est rayonnante et touchante. Même chose pour
André Dussolier (Tanguy) qui, même s’il reste dans sa zone de confort s’amuse autant que sa partenaire. Face à eux une palette de jeunes comédiens particulièrement réjouissants.