Anna l’épouse de Cipriani, vice-directeur de la prison de Milan est kidnappée. Pour la retrouver, Cipriani doit faire s’évader le voyou Milo Ruiz. Il s’exécute mais réalise bientôt que Ruiz et lui-même ne sont que des pions dans un vaste complot qui mêle intérêts politiques et forces de police autour d’un attentat contre un magnat du pétrole.
Dans les années 60 et 70, l'Italie s'est essayée à des styles aussi différents que résolument identifiés comme propriétés américaines : le film d'horreur, d'action, le péplum ou plus spécifiquement le western. L'un de ses plus grands représentants reste incontestablement Sergio Sollima avec des œuvres comme « Goliath contre les géants », ou encore « Colorado », le réalisateur Italien a su imposer sa signature en mettant en scène ses œuvres majeures et parfois décalées qui pourtant pouvaient très bien se prendre pour des productions américaines.
Avec « La Poursuite Implacable », le réalisateur signe là un Thriller puissant et oppressant dans lequel un directeur de prison doit s'associer avec un malfrat pour tenter de sauver sa femme. Avec un scénario solide, que le réalisateur a signé avec ses acolytes : Massimo De Rita (Cosa Nostra) et Arduiro Maiuri (Companeros), Sergio Solima met en scène une œuvre puissante et pourtant si mal aimée de son époque et presque oubliée. Le Thriller de Sollima surprend par une tonalité sombre et presque désenchantée dans laquelle flotte en permanence l'ombre de la mort qui peut arriver à tout instant.
Surprenant, aussi, par la complexité de son intrigue et de ses personnages. En effet chacun se découvre moins linéaire qu'il n'y paraît. A commencer par Vito Cipriani, magnifiquement interprété par
Oliver Reed inoubliable Proximo du « Gladiator » de Ridley Scott, tout en nuances et en puissances qui donne à son personnage toute la fragilité cachée de cet homme qui est prêt à donner son âme au diable pour sauver celle qu'il aime. Sorte de chevalier en quête de sa princesse, Oliver Reed sait jouer sur tous les tableaux et offre une composition maitrisée et puissante.
Si la mise en scène peut se révéler inégale et désordonnée, c'est pour mieux rendre complexe son intrigue et lui donner toute la profondeur pour brouiller les cartes et ainsi coller à l'idée de ce complot que cache l'avancée de ses pions. Sergio Sollima a su s'inspirer des réalisateurs américains et livre une œuvre libre, sans étiquette mais laisse deviner la signature d'un grand réalisateur italien.