Kirill, game designer en vogue, retrouve son appartement occupé par une femme mystérieuse nommée renata. Son existence paraît avoir été effacée de la mémoire de tous. Renata est une “fonctionnelle”, agissant pour une organisation qui a désigné Kirill gardien des mondes, celui qui est chargé d’ouvrir les portes donnant accès à plusieurs mondes parallèles, dont le légendaire Arkan où semble résider la clé du mystère. Quand sa fiancée Anna est menacée par les tortionnaires d’Arkan, Kirill va tenter d’échapper à la puissance qui le manipule. Réussira-t-il à sauver Anna et à retrouver son identité ?
Le cinéma russe est souvent synonyme de confidentialité ou semble réservé à une élite cinéphilique en manque d'exotisme. C'est d'ailleurs pour les spécialistes aussi un cinéma inventif qui a su imposer sa marque et inspirer de nombreux cinéastes dans le monde. Alors, du coup, lorsque l'on se retrouve à vouloir visionner un film venu de Russie, on peut logiquement s'inquiéter de son contenu. Mais ce serait oublier trop facilement que des réalisateurs tels que Serguei Bodrov réalisateurs de « Nomad » et « Mongol » ou encore Alexandre Sokourov (Moloch) et puis bien sûr Timour Bekmanbetov, qui outre des nanars stratosphériques aux Etats Unis : « Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires » et le remake de « Ben-Hur », a quand même offert des succès planétaires au cinéma russe avec « Night Watch » et « Bay Watch ».
Ledit succès planétaire qui se révèle donc une saga, dont ce « Gardien des Mondes » se retrouve n’être qu’une adaptation. Bon autant le dire le film est beaucoup plus sage que les films de Bekmanbetov, mais semble bénéficier des mêmes moyens puisque les effets spéciaux marquent toute suite la différence d’avec la production européenne encore beaucoup trop à la traîne. Et c’est bien là qu’il faut se concentrer, car ensuite le scénario se trouve à la hauteur d’un film sorti directement en VOD chez nous. Fort peu de cohérences dés lors que le héros accepte sa condition de gardien des mondes sans trop d’explication. Idem pour l’introduction où toute sa vie fut effacée, les scénaristes ouvrent des portes, ne les referment jamais et laissent le spectateur se débrouiller avec tout ca. A mesure que le film avance, soit on prend le parti de s’offusquer d’une telle légèreté, soit on accepte l’idée de ne plus réfléchir et se mettre en mode Cochon d’inde.
Car la mise en scène se révèle assez inventive avec l’utilisation intéressante des ralentie, des effets spéciaux associés à une mise en scène qui n’est pas sans rappeler le « Dr Strange » de Scott Derrickson (2016) ou encore le « Inception » de Christopher Nolan (2010). Le réalisateur Sergeiy Mokritskiy (Résistance) lorgne d’ailleurs sur des inspirations très diverse issues des cinémas populaires américains et anglais pour livrer une œuvre, certes, maladroite mais intéressante, du moins dans sa mise en scène.
En conclusion, « Le Gardien des mondes » est un film fantastique adapté de la saga « Night Watch » qui se laisse regarder pour peu que l’on mette son cerveau sur Off pour faire fi de toutes les incohérences. Le spectacle est là pour rattraper les faiblesses du scénario.