« Bridges To Bremen » est un concert donné par les Rolling Stones lors de la cinquième et dernière partie du « Bridges To Babylon Tour ». Filmé au Weserstadion de Brême en Allemagne le 2 septembre 1998, le groupe avait déjà écumé les stades et arènes d’Amérique du Nord (par 2 fois), d’Asie et d’Amérique du Sud avant de finalement débarquer en Europe au début de l’été. Toujours novateurs, les Stones proposent avec cette tournée une scène B permanente sur les concerts et pour la première fois, la possibilité pour les fans de voter sur le site web du groupe afin de choisir un titre qui serait joué sur scène, « Memory Motel » dans le cas de Brême, rendant chaque concert unique. Le concert a été méticuleusement restauré à partir des bandes vidéo et l’audio a été remixé et remasterisé à partir des multipistes.
Tournée gigantesque, avec des Stades archicombles, qui faisait suite à l’album (peut-être le dernier vraiment réjouissant des Stones !) : « Bridges to Babylon », se conclue par une série de concert en Europe, dont ce passage à Brême en Allemagne. Suite logique de l’édition de la tournée plus intime « No Security », cette édition permet de voir le groupe dans le gigantisme de leurs concerts, notamment avec cette immense scène circulaire. Comme d’habitude, le groupe enflamme le stade et Mick Jagger, infatigable du début à la fin, se lance dans une arène surchauffée. Le show est millimétré à la virgule prête et ne laisse pas beaucoup de place à l’impro. C’est peut-être ce qui est le plus dommage dans tout cela.
Et la particularité de ce concert de 1998, c’est donc d’avoir lancer une concertation sur internet pour rendre chaque concert unique et donc rendre l’expérience propre aux pays. Le groupe enchaîne donc les nouveaux morceaux de l’album « Bridges to Babylon », mais également tous les standards. Pour Brême ce sera « Memory Motel », un titre tiré de l’album « Black and Blue » de 1976. Ce qui est toujours impressionnant avec The Rolling Stones, c’est que le gigantisme de la scène ne vient jamais écraser le groupe. Leur musique enflamme, et même si Keith Richards, Ronnie Wood et Charlie Watts ne sont pas forcément sur le devant de la scène à faire le show, leur charisme s’impose naturellement. Il y a toujours les cigarettes de Wood et Richards, la batterie percutante de Watts.
Et le groupe est au top de sa forme (si l’on peut dire), Même vieillissants, les membres du groupe à l’instar de Mick Jagger ou surtout Keith Richards peuvent encore donner de grandes leçons aux jeunes groupes. Ce qui surprend d’ailleurs dès le départ c’est l’énergie qui se dégage instinctivement du groupe qui, sans perdre une minute se lance dans un délire de rock comme seuls les Rolling Stones savent le faire. A un rythme effréné, le groupe égrène ses morceaux mythiques et nouveaux.
La magie des Stones fonctionne à merveille. On se laisse porter, on en prend plein les oreilles, et le gigantisme de la scène et de son décor sidère toujours autant, que l’on soit devant son écran ou dans la salle. Il a surtout l’avantage de permettre de retrouver ce qui fait la légende du groupe de Mick Jagger et Keith Richards : Une présence hors norme, une magie communicative et surtout une musique qui se laisse porter par la magie des doigts de Richards, par la force des percussions de Charlie Watts et la voix perforante de Mick Jagger.
En conclusion, « The Rolling Stones : Bridges To Bremen » est une occasion saisissante pour les fans comme pour les néophytes de (re)découvrir le groupe dans l’un de ses plus grands moments de gloire. Un instant de pure énergie et de magie telle que seul les Stones savent encore le faire. Un concert gigantesque qui est l’exact opposé de celui de « No Security ».