La Dame Blanche. Spectre terrifiant, pris en étau entre le paradis et l'enfer, piégé par un terrible destin dont elle est elle-même l'artisan. La seule évocation de son nom sème la terreur dans le monde depuis des siècles. Quand elle était en vie, elle a noyé ses enfants dans un accès de folle jalousie, puis, dévastée par le chagrin, elle s'est jetée dans le fleuve déchaîné. Désormais, ses larmes sont devenues éternelles. Elles sont même mortelles et tous ceux qui entendent ses appels sinistres la nuit sont maudits. Tapie dans l'ombre, la Dame Blanche s'attaque aux enfants, cherchant désespérément à remplacer les siens. Au fil des siècles, elle est devenue de plus en plus prédatrice… et ses méthodes de plus en plus terrifiantes. Los Angeles, années 1970. La Dame Blanche hante la nuit… et les enfants. Ignorant les avertissements d'une mère soupçonnée de violence sur mineurs, une assistante sociale et ses enfants sont projetés dans un monde surnaturel des plus effrayants. Pour espérer survivre à la fureur mortelle de la Dame Blanche, leur seul recours est un prêtre désabusé et ses pratiques mystiques destinées à repousser les forces du mal… à la frontière où la peur et la foi se rencontrent…Méfiez-vous de ses pleurs glaçants… Elle est prête à tout pour vous entraîner vers les ténèbres. Car sa douleur ne connaît pas de répit – son âme tourmentée n'a pas droit au repos. Et il n'existe aucun moyen d'échapper à la malédiction de la Dame Blanche.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le mythe de la Dame Blanche n'avait été que très peu exposé au cinéma, pour ainsi dire même : Pas du tout. Si ce n'est au travers d'une réplique ou d'une suggestion, la mystérieuse femme qui, suivant les pays, ou les versions, terrorisent les gens et particulièrement les enfants, n'avait jamais eu les honneurs de pouvoir être au centre d'une intrigue du cinéma de genre. En France, le mythe de la Dame Blanche se résume à une femme qui fait de l’auto-stop sur le bord d'une route et est prise par les automobilistes puis se met soudainement à hurler provocant un accident. Aux États-Unis, et notamment au Mexique, le mythe est complètement différent puisqu'il s'agit d'une femme belle et séduisante, qui épousa un jeune homme tout aussi beau et séduisant. Seulement, bien des années plus tard, après avoir convolé en justes noces, le séduisant mari trompe son épouse avec une femme bien plus jeune. Incapable de maîtriser sa douleur, la mariée décide de punir son mari en lui retirant ce qu'il y avait de plus cher à ses yeux : Ses enfants. Après avoir pris conscience de son méfait, l'épouse mit fin à ses jours et fut condamné à être prisonnière des enfers et à errer sur terre à la recherche de deux nouveaux enfants susceptibles de remplacer les siens.
C'est donc le producteur James Wan, déjà à la tête de la série « Conjuring », qui releva le pari risqué de pouvoir adapter cette histoire au cinéma. Il en confia la réalisation à Michael Chaves, qui signe ici son premier long-métrage, et se retrouvera ensuite à la tête de « Conjuring 3 », attendu pour 2020. Si la réalisation maîtrise parfaitement les codes de l'horreur avec des moments de silence qui introduisent une apparition particulièrement réussie de l'esprit maléfique, c'est au niveau de l'intrigue que le bât blesse. Car si, dans l'ensemble, la mise en scène réussit parfaitement à faire peur au spectateur, le scénario manque terriblement de relief et de profondeur et l'ensemble semble trop cousu de fil blanc pour que l'on puisse totalement se passionner par l'histoire de cette femme et de ses deux enfants aux prises avec l'esprit de la Dame Blanche. Le film s'achève sur une conclusion assez maladroite, qui manque terriblement d'originalité et laisse le spectateur passablement circonspect, face à un twist final assez fainéant qui ne cherche pas à faire dans la grande surprise, mais tente, tout au plus, de se sortir d'une intrigue assez mal construite. En fait, le grand défaut de « La malédiction de la Dame Blanche », reste certainement ce scénario qui manque terriblement d'imagination et ne parvient jamais, totalement, à nous emporter. Tout au plus, on appréciera les différentes interventions de la créature, et on s'ennuiera passablement avec l’histoire personnelle de la victime et de ses deux enfants.
C'est peut-être seulement là, que l'on peut souligner quelque chose d'intéressant, à savoir l'interprétation des deux enfants Roman Christou et Jaynee-Lynne Kinchen qui offre certainement les meilleures prestations de toute la distribution. Linda Cardellini n'arrive pas à faire oublier son passage dans la série « Urgences », et sa prestation souffre terriblement d'un manque de profondeur et d'une médiocrité assez navrante pour un film d'horreur. On en parvient presque à se demander si le film n'est pas plus intéressant lorsqu'il se centre autour des deux enfants et non pas sur l'histoire de la mère.
En conclusion, pour sa première fois, la dame blanche s’offre un film assez peu réussit, dont le scénario est cousu de fil blanc et la distribution assez peu inspirée, exception faite évidemment des deux enfants. En revanche la mise en scène maîtrise parfaitement les codes du film d'horreur, et parvient à faire sursauter les spectateurs à de nombreuses reprises. Les apparitions du spectre sont particulièrement soignées, et les effets de lumières, comme de perspectives viennent donner à l'ensemble une dimension assez remarquable. Encore une fois, dommage que le scénario ne soit pas suffisamment construit, et que la distribution ne se soit pas suffisamment impliquée.