Michel Gaucher est probablement le pire cascadeur du cinéma : maladroit et bon à rien, il n'arrête pas d'enchaîner les gaffes. Sa compagne, américaine, pratique le même métier et ne supporte plus ses catastrophes. Alors qu'ils sont sur le point de se marier, Jane le quitte pour un comte... Plus personne ne veut engager Michel. Mais la chance va lui sourire rapidement : Bruno Ferrari, la star du moment, souffre de vertiges et le cascadeur qui lui ressemble le plus est... Michel, qui va tout faire pour que Jane soit également embauchée et retourne dans ses bras.
D’abord cadreur, notamment pour Claude Chabrol, puis réalisateur pour les Charlots et leur série des « Bidasses », Claude Zidi prend de l’ampleur avec cette comédie burlesque, mettant en scène un Jean Paul Belmondo virevoltant et n’hésitant pas à faire des grimaces pour ce rôle de cascadeur le plus minable de l’histoire du cinéma. Le comédien dont la carrière est au plus haut avec des succès comme « Peur sur la ville » et en attendant le carton « Flic ou voyou », se lance à corps perdu dans a comédie. Avec Claude Zidi à la barre, tout est possible, un personnage qui vivote de petite combine et tente à tout prix de se maintenir dans un métier où il ne fait pas des étincelles sinon celles des dégâts qu’il provoque.
Le film, s’il ne brille pas par une grande qualité de jeu : Jean Paul Belmondo en fait des tonnes, Raquel Welsch joue en Anglais et est doublée en post Synchronisation…. A tout de même le mérite de mettre en lumière les capacités de Claude Zidi à tourner vite, à tenir un rythme rapide pour mieux entrainer le spectateur dans une farandole de gags. Déjà bien installé au box-office avec des succès comme : « Les Bidasses en folie » avec Les Charlots ou « L’Aile ou la cuisse » avec De Funès et Coluche, Claude Zidi impose un style de mise en scène redoutable d’efficacité, où les cascades sont aussi importantes que les dialogues signés M
ichel Audiard (Les Tontons Flingueurs). Car comme d’habitude, le dialoguiste incontournable du cinéma français populaire impose une gouaille, une intonation très Parisienne avec des bons mots, des bonnes formules pour embarquer le spectateur.
L’autre atout de cette nouvelle édition de « L’animal » est évidemment de retrouver Charles Gérad, grand ami de Jean Paul Belmondo, et acteur de second rôle reconnaissable par une voix mais aussi par une « gueule ». Le comédien qui vient de nous quitter est devenu un second couteau incontournable, et un ami indéfectible de la star. Prévue bien avant le décès de l’acteur, cette édition sonne subitement comme un hommage sensible et touchant pour ce comédien discret et pourtant reconnu par tous les français. A 96 ans, Charles Gérard affichait une carrière remarquable un CV particulièrement fourni avec des titres aussi célèbres que « Le Guignolo », « Flic ou Voyou ». Il fut l’un des acteurs récurrents de Claude Lelouch depuis « L’aventure c’est l’aventure ». Pas seulement acteur, Charles Gérard fut aussi réalisateur avec « L’Ennemi dans l’ombre » en (1960) ou « A Couteaux Tirés » en 1963. L’acteur et réalisateur est décédé ce 19 Septembre.
En conclusion, « L’Animal » n’est certainement pas le meilleur film dans la filmographie de Jean Paul Belmondo, mais l’acteur s’y révèle mateur de pitreries dans une comédie dynamique et énergique signée Claude Zidi. On y retrouve avec émotion Charles Gérard, compagnon de route de Belmondo et disparu le 19 Septembre dernier.